Semaine 2 – Une découverte enchantée de l’Alentejo (Portugal) – 171 km

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Evora, ville musée et patrimoine mondial appelle à la flânerie, même en cette saison très fraîche … Une sieste bien méritée dans une petite chambre au cœur du centre historique, bercée par quelques chansonnettes douces et « saudade » susurrées par un ménestrel nous réchauffent. Nous prenons le temps, en particulier d’aller clampiner dans la cathédrale qui domine la colline et la ville. (lire notre brève: la Cathédral d’Evora)…

Nous reprenons notre route à peine arrivés à Evora pour aller trouver les propriétaire d’Aromatica d’Palma: Ghenadie et Pedro (lire notre brève: Rencontre avec un duo détonnant à Sao Manços) . Cette belle rencontre bouleverse cependant nos plans. Ils nous indiquent et nous recommandent deux producteurs de plantes sur autre route qu’imaginée (Nord alors que nous projetions de partir à l’Est) …Nous décidons de changer notre programme. Nous revenons sur nos pas et allons rendre visite à Be Aromatic situé à l’Est d’Evora, retour de 15km (lire notre brève: .Design, créatif et ultra-professionnel)

Puis, toujours sur le conseil de Ghenadie, nous avons téléphoné à Carlos Nogueira (Monte de Aromatica : page facebook) qui nous accueille chaleureusement. Bilingue, la conversation s’entame facilement et il nous fait part d’une période à venir de travail très chargée! Semis, division de pieds-mères d’arnica montana, nettoyages…Nous lui offrons nos mains, il semble ravi et nous attend. Nous prenons donc la route du Nord pour Portalegre. Nous pensions descendre vers le sud. Et quelle aubaine, nous suivons un itinéraire pour vélo conseillé par Maps.me et. nous roulons deux jours sur des routes magnifiques, étroitesse d’une piste, parcourue uniquement par des agriculteurs, dans des paysages grandioses, tous les 10 à 20 km, de petits villages entretenus, très authentiques . Ci-dessous, quelques images de villages traversés (Ici Vimieiro et Crato) :

Nous sommes émerveillés par l’Alentejo . Nos soirées, entre bivouac et finca sont toujours rassérénantes.

Soirée bivouac près de Figueira de Barros. L’ensemble des champs sont clôturés. Nous demandons à chaque fois à un propriétaire présent le droit de s’installer. Ce soir là, le berger rentrait ses moutons. Il a beaucoup ri de notre demande…entre étonnement et joie que nous trouvions son lieu si beau. Il nous a recommandé de faire du feu, il venait de couper des vieux chêne-liège. Le lendemain matin, le feu était encore chaud. A 0 degré au lever et le sol givré, nous étions ravis d’avoir un peu de chaleur pour notre petit déjeuner.

Certains soirs, nous avons besoin de recharger nos batteries et de prendre le temps d’écrire. Ce jour là, nous avons été hébergé dans un bed & breakfast à Senhora Graça do Divor, à la Finca de Monte Oliverihna. Grande ferme tenue par un couple passionné de chevaux arabes, adepte des courses d’endurance. Au mois de janvier, nous avons pu bénéficier seuls de l’ensemble de la maison, de son immense salon aristocratique et de sa cheminée. Une très belle soirée et surtout une chambre chaude.

Café Pico, un restaurant à ne pas louper si vous passer par Vimieiro- recommandation confidentielle- cyclistes helvétiques en immersion… the place to be!!

La traversée des villages nous réservent quelques découvertes. Après quelques dizaines de kilomètres, une petite faim nous tenaille. Arrivés dans le village de Vimieiro, trois messieurs costars-cravates nous indiquent un petit café, le meilleur restaurant selon eux. Nous passons devant ce petit café…vide et franchement pas très engageant. La façade est magnifique, mais il s’agit d’un simple café, où l’on sert en principe une rasade de macieira Brandy ou une bonne Sagres. Mais en y regardant de plus près, nous nous rendons compte que la salle de restaurant est à l’arrière. Et là, complet! Chasseurs, ouvriers, gendarmes, gardes forestiers et autres messieurs en pause se ripaillent, tous accompagnés d’un généreux pichet de vin ou de bière. Le patron nous accueillent gaillardement et nous trouve un petite place. Au menu, 2 plats traditionnels de la région: un Cozido Alentejano ou baccalhau. Nous dégustons les deux. La qualité du repas se voit à la fréquentation du restaurant, 2 x 20 couverts pendant notre présence, les tables se libèrent, et les prochains clients s’installent déjà. Notre après-midi vélo n’a peut être pas été la plus performante mais nos cœurs et estomacs tellement contents!

Nous avons été très surpris de voir autant de chasseurs dans ce restaurant. Après quelques clics sur le web, nous apprenons que l’Alentejo est une énorme place de jeux pour chasseurs, pour les locaux mais aussi pour les touristes. Le tourisme en Alentejo est en plein essor et la chasse en est une des offres importantes. De nombreuses compagnies proposent des all inclusive, non compris l’alcool hors des repas… Prise en charge à Lisbonne, l’hébergement de haut standing dans un finca de plusieurs milliers d’hectares, piscine, repas gastronomiques etc. Perdrix rouge, sangliers, mouflons, daim, cerfs…Elevés dans la finca, ils seront abattus par quelques citadins en guise d’émotions, soutenus par les chiens de chasse de la maison, un groupe de rabatteurs expérimentés etc…Bref, même si je pense qu’un animal ayant vécu en nature et tué pour être mangé est honorable, la quête de trophée et de sang que nous pouvons lire dans les revues de chasse ne m’emballe pas du tout. La gestion du tourisme est un des enjeux majeurs de la région. Les autorités et spécialistes se préoccupent des méfaits qu’un développement non maîtrisé pourrait causer sur cette région qui est exceptionnellement très bien préservée. Fasse qu’à ces parties de chasse pour public aisé ne viennent s’ajouter des constructions de « resort » emmurés, avec pour seuls paysages des étendues aseptisées de golf…Fasse que la cuisinière du restaurant Pico ne cherche pas à adapter une cuisine mais assume pleinement et fièrement son fameux Cozido!

Si nous évoquons les défis auxquels sont confrontés l’Alentejo à ce jour, nous devons citer l’arrivée de l’agrobusiness qui représente le deuxième grand défi actuel (voir notre brève Alentejo: êtes-vous Marie-Antoinette ou Agro-business?), le dernier étant, comme dans toute l’Europe, le vieillissement des agriculteurs et la faible relève. Nous reviendrons probablement sur ce point plus tard, au cours de notre voyage.

Poursuivant notre route, nous arrivons un petit matin dans la jolie cité d’Alter do Chao. Les infrastructures sont impeccables et le marché en berne ce jour, est magnifiquement restauré. Quelques municipalités vaudoises souhaitant défendre le commerce local pourrait s’en inspirer!

A la recherche de butagaz mini pour préparer notre thé du matin, nous alpaguons un passant. Il se met en quatre pour nous trouver ce que nous souhaitons, nous accompagne personnellement chez le chinois du coin qui a tout! Et s’ensuit de très chaleureux échanges…il souhaite savoir qui nous sommes, ce que nous faisons dans la région, nous recommande d’aller visiter la plus vielle Coudelaria du monde. Il nous explique qu’il s’appelle Hélder Sancho (page facebook de Hélder Sancho), qu’il est Président de la société sportive de vélo de la région et très impliqué dans sa municipalité, ex-adjoint au maire. Il prend quelques photos de nous. Nous repartons réchauffés par cette rencontre très portugaise, chaleureuse et bienveillante et décidons de modifier notre itinéraire pour aller visite la Coudelaria (lire notre brève: Traditions royales: préservation du cheval lusitanien et de la chasse au faucon).

En fin de journée, quelle jolie surprise de voir le post de notre informateur Hélder sur son Facebook!

Hélder Sancho, avec ses 2000 amis sur Facebook, semble être très populaire! Plus de 20 messages de soutien et 100 vus une heure après sa publication! Notre guide Ruth de la Coudelaria était déjà au courant de notre passage!

Monsieur Hélder, merci pour votre accueil et votre gentillesse!!

Depuis notre arrivée au Portugal, nous n’avons vu que deux panneaux de ce type, présents uniquement dans la région d’Alter do Chao…Bravo, très probablement, à Hélder Sancho pour les avoir fait poser aux abords du village en tant que fervent défenseur des cyclistes! 🙂

Puis, nous arrivons enfin à notre destination, chez Carlos Noguiera, ses 6 chats et 3 chiens. Situé sur les sommets d’un petit village escarpé, nos derniers mètres en montée très raide avec, toujours nos 40 kilos de bagages, sont méritoires de ce que nous allons découvrir…Un petit domaine de plantes médicinales travaillé en agroforesterie…Les premiers échanges avec Carlos sont immédiatement orientés plantes et déjà nous sommes dans son immense jardin escarpé à découvrir son travail énorme. Nous allons y rester quelques jours…

Et pour finir: quelques belles découvertes de plantes.. Voir la brève « plantes de la semaine »

13 réponses

  1. Philippe Dufaux dit:
    Merci de vos récits. Ils réjouissent mon goût de l'évasion ( apres 3 semaine en Colombie, le retour est rude) rout en ménageant mmes mollets 👍😉
  2. C'est magnifique je vous envie. Amitiés Yves
    • Et surtout, il y a des routes secondaires magnifiques, sans circulation, ou tu roules sur 20-30km sans croiser de voiture... bon on est en hiver mais quand même s'est remarquable. une bonne destination pour descendre faire du vélo et apprécier une agriculture qui ne semble pas avoir de problème de surfaces! Ils en ont d'autres comme l'eau...
  3. Ehrensperger Monique dit:
    Que c'est beau !! Ça donne envie d'y retourner .Nous utiliserons votre blog comme guide . Merci de nous tenir au courant de vos rencontres .Tellement bien décrit . En tout cas vous avez bonne mine , Bon travail dans ce bel endroit . Me réjouis de voir la suite . Sur Pico magnifique lever de soleil ce matin
  4. Région complètement inconnue pour moi mais qui a l'air très belle ! L'occasion de faire aussi un coucou à Monique si je fais encore parti de ses souvenirs. Bon travail et bonne route.
    • Cecile Ehrensperger dit:
      Bonjour Gilles, plaisir de te lire. Oui, l'Alentejo n'est pas très connue des Suisses. Tu peux déjà humer un peu du pays en buvant un petit vin de cette région. Ils sont excellents! Pour le reste, c'est vraiment un pays à découvrir, en tous les cas cette région. Attention, région très très chaude en été... Maman, je te laisse lire ce message qui t'es aussi adressé :) Bises à Gilles et à toute la famille!!
  5. Cretton Viviane dit:
    Incroyable! Trop génial votre trip! Très courageux. Cécile, c'est toi qui prend les photos?! Aimerais voir plus de photos de toi! et une photo de toi/vous en train d'écrire. (qui écrit ?)
    • Cecile Ehrensperger dit:
      Coucou Vivi, ok pris bonne note! Nous allons mettre en photo de nous en train d'écrire...Nous écrivons les deux...IL y a des articles écrits et signés par l'un d'entre nous. Lorsque c'est signé admin, c'est un vrai 4 mains. Pour les photos, pareils, nous en prenons les deux. Merci pour tes retours et suggestions! Bises
  6. Hello Cécile. Je vis le voyage avec vous. Magnifique ! Belle continuation et cordialement.
  7. Jean.François et Véronique Taillebois dit:
    Bravo bravo, nous avons pris du retard dans cette lecture mais nous essayons de ne rien rater. Notre premier commentaire ne semble pas avoir été enregistré mais il vous remerciait pour vos témoignages et la qualité du partage. Merci de nous faire voyager avec vous. Nos meilleurs voeux pour la suite ! Bises, Jean-François et Véronique
    • Cecile Ehrensperger dit:
      Bonjour Véronique, Bonjour Jean-François, j'ai vu votre premier commentaire et je vous en remercie! Vraiment sympa de savoir que vous êtres un peu avec nous! Je vous écris de Seville depuis les jardins de l'Alcazar. A tout bientôt Bises

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