Semaine 1, Lisbonne-Evora, 172km
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Première semaine de liberté, sans autre occupation que de découvrir nos journées et d’inventer nos chemins. Nous avons un peu l’impression de vivre un sevrage…les boîtes mails sont vides et les téléphones ne sonnent plus…très étranges après des années de vie avec.
Ce stop a Lisbonne de 2 jours nous permet de vérifier notre matériel technique mais aussi de nous remettre en selle. A vrai dire, en dehors de quelques jours avant le départ, nous nous sommes assez peu préparés physiquement. Après un tour chez le Barbier au Barrio Alto, nous longeons ses docks du Tage à vélo et visitons le magnifique jardin botanique tropical situé derrière le couvent de San Jeronimo à Bélem. Nous prenons un Lunch chez Ramiro, institution connue de tous les portugais et traditionnelle brasserie de fruits de mer de la ville.
Départ vendredi 15 janvier d’Almada pour Setubal, via Santana, environ 50 km, les vélos sont lourds, premier jour d’adaptation. Nous circulons avec un sac à dos léger sur le dos, ce que nous avons abandonné le 2ème jour. Abandonnés également, les jeans qui serrent trop, rééquilibrage des sacs, repositionnement des sacoches qui bougent…etc. Achat de casques que nous avons oubliés chez nos amis…. et réservation par anticipation d’une arrivée tardive à Setubal d’une chambre située au centre ville (160’000 habitants) pour 26 euros – rien à dire.
La route pour sortir de Almada, sur les 30 premiers kilomètres, est une immense zone de milliers de logements sociaux construits dans les années 90. Cette région, stratégique, fortement investie par les arabes tout d’abord puis par les portugais a toujours eu un ancrage important. Entièrement détruite par le tremblement de terre de en 1755, on ne trouve plus beaucoup de vestiges. Une forte industrie s’est développée au début du 19ième puis deux vagues migratoires importantes dans les années 40 et dans les années 70 ont fortement augmenté la population. Longuement dirigée par le parti communiste, Almada possède un vaste réseau éducatif, des infrastructures à la pointe reliant par exemple la région avec Lisbonne, une activité culturelle très importante. Avec une forte densité de population, l’ambiance est agréable. Ce qui choque, c’est l’invasion des centres commerciaux qui ont ruiné tous les petits commerces locaux et la présence de la mal bouffe partout. Difficile de trouver quelques traces du Portugal traditionnel.
Passé une côte mémorable menant au village de Santana, le paysage devient naturel, des collines, des échappées sur l’Océan, un chemin de terre entre Santana et Setubal dans une verdure magnifique, et un soleil doux dans le dos qui nous chauffe avec douceur, il fait max 12 degrés, les gants et bonnets sont nécessaires.
Nous passons la nuit à Setubal, jolie petite bourgade avec encore une activité portuaire importante. L’activité de pêche à la sardine, alors florissante, n’existe plus et le tourisme devient la principale activité économique. Déjà un peu défigurée par des tours et building, Setubal mise sur les paysages encore préservés qu’elle met par ailleurs sous « réserve » et autre label de protection.
Samedi 16 janvier départ de Setubal via un ferry pour atteindre en 20 minutes, la presqu’île »Costa de Gale ».
Costa de gale est un gigantesque »resort » huppé, mais défiguré par des tours de 15 étages en sa pointe, et 20 km de lotissements de 3 étages éparpillés de par et d’autre de l’unique route terrestre que nous parcourons, désappointés par ce gaspillage de résidences secondaires vides (alors que nous sommes un week-end et qu’il fait presque 15 degrés) sur un territoire de lande originelle qui devait être magnifique.
Premières rencontres avec des plantes en fleurs (Mimosa – carmine noire..). La suite de la route est magnifique. serpentant entre les rizières, les marais, les landes, les cigognes, noires, blanches, aigrettes, élevages extensifs de vaches avec des cornes … broutant sous les chênes verts, pins parasols, pin maritimes..
Arrivée sur Alcacer do Sal, magnifique petite ville nichée au bord du delta du fleuve Sado. Petit lunch avec une tranche de thon grillée à l’ail et à l’huile d’olive….un régal.
2ème étape de 50 km à environ 8-10 km/h, les vélos sont lourds dès que le relief s’élève… La nuit tombe, nous trouvons un bivouac dans une oliveraie. Dimanche 17 janvier, départ de notre bivouac, monté à la nuit tombante à 18h30 et levé à 8h, dans une humidité de dingue, mais sans avoir eu froid, notre matériel, testé dans la charmante région de la Vallée de Joux, (pluie, neige, vent, froid) semble bien adapté…mais lourd. Petit déjeuner sous les pins ( où nous aurions dû dormir pour éviter la rosée, mais contrairement au pied du Jura, ici, impossible de sorti de la route, toutes les propriétés sont grillagées. Départ pour 60 km de route magnifique serpentant entre les immenses fincas , des prairies clôturées sur des parcelles de centaines d’hectares, avec des bovins toujours avec leurs cornes, peu stressés dans ces immenses étendues. A 8 km/h nous avons le temps de comprendre que le sol est composés uniquement de sable posé sur une couche d’argile et de suite la roche mère en granite. Ce profil permet aux agriculteurs de creuser des mares qui servent d’abreuvoirs naturels aux bovins. Pour plus de détails: lire l’article les grandes populations de l’Alentejo.
Pique nique sur le parvis de l’église d’Alcaçovas, magnifique ville perchée et restaurée par les fonds européens. Capitale européenne de la cloche, nous faisons un détour au musée des cloches, faisant partie du patrimoine mondiale immatériel de l’UNESCO depuis 2015 (nos fondeurs de La Sarraz n’ont rien à craindre- mais c’est super bien fait au niveau didactique ). La conservatrice charmante, maîtrisant un anglais oxfordien, nous propose de nous ouvrir les portes du Jardim das Conchas. Une immense petite merveille!
Arrivés en fin d’après-midi à Evora, notre budget quotidien nous permet de nous octroyer une petite chambre dans la veille ville et de réserver un bon resto, ayant fait quelques économies les jours derniers. Nous déambulons le soir dans cette ville préservée depuis 1920, patrimoine de l’UNESCO pour ses toits et son influence sur l’architecture de Bahia au Brésil. Nous sommes enchantés par cette atmosphère sereine, calme, douce du Portugal que nous retrouvons en ville ou à la campagne. Demain, nous ne pédalons pas, nous pouvons savourer un petit vin blanc de l’Alentejo, vin si léger et fruité! Après-demain, mardi, enfin un rendez vous avec un producteur de plantes médicinales, macédonien installé dans l’Alentejo, en culture Demeter, tout un programme!
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