Bye Bye la Péninsule
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Après 2000 km de vélo depuis Lisbonne, 73 jours de route, dont 50 passés en Espagne, nous clôturons une première partie de voyage. Quitter Barcelone par le Ferry pour rejoindre Porto Torres situé au Nord de la Sardaigne, c’est se désoler de certains aspects sympathiques et se réjouir d’en découvrir d’autres. Aucunement des vérités mais quelques impressions et une certaine vision depuis « la route ».
Rouler avec plaisir au Portugal et en Espagne
Dans les centres villes, super, agréable, pistes cyclables, places de parking, feux de signalisation pour cycliste. Le best off, Valence et Barcelone. La partie la moins sympathique mais propre à toute ville, c’est passer de la ville à la campagne via les zones commerciales-industrielles et inévitables terrains vagues augurant des projets urbanistiques de niveau mondial délicatement dissimulés sous une couche d’immondices mêlés à la nature, le tout brûlé régulièrement. Sans parler du franchissement des routes, autoroutes, trains, rivières, canaux, baroncos (rivières asséchées mais sujettes à absorber des crues)(Lire notre brève Easy ride). Les routes sont de très bonne qualité, mais il faut toujours rester concentrer car le pied de poule petit mais vicieux nous guette. Si on évite les villes, les zones urbaines, les routes nationales, rouler en Espagne, les paysages sont remarquables, ultra variés, des milliers de collines. Les automobilistes et camionneurs sont relativement prévenants . Dans les grandes villes, il y a toujours un bon côté et une approche laborieuse. Evitez Barcelone et Malaga Ouest (aéroport et ports), Séville Nord, Lisbonne Sud, Nord préférez une approche des 20 derniers kilomètres en train. Un peu de sadisme des ingénieurs de Pont &Chaussées qui vous mettent des pentes à plus de 10% , avec le vélo chargé c’est dur, les virages serrés non relevés sur les petites routes qui obligent à freiner en descente ce qui péjorera d’autant la montée, le bord des routes , certes goudronnés, mais 15 cm en dessous du nouveau niveau de la route. Ne pensez-pas pouvoir couper, une route par un raccourci, qui part bien, au Portugal et en Espagne, l’ancienne route est rarement démontée et débouche sur une barrière grillage protégeant de la nouvelle voie de TGV ou autoroute. En Espagne, tout est pensé automobile, une nationale est souvent une autoroute à 4 voies, mais l’ancienne route subsiste et serpente de gauche, de droite avec des passages aériens ou souterrains. Au Portugal, en cas de petite soif, petite faim, toujours un bistrot d’ouvert sympa qui prépare des sandwichs, des pâtés de viande froid. En Espagne, en période non touristique, plus difficile de trouver un ravitaillement.
Se nourrir avec plaisir au Portugal et plus contraignant en Espagne
Nous avons voyagé de janvier à mars, en dehors des saisons touristiques. Net avantage au Portugal, épiceries et bistrots partout, charcuteries, pâtés, fruits, fromages du coin, pas de la grande cuisine, mais du sain, des préparations maisons, des pôtées, des pots-au feu dans des micro-villages, du vin très acceptable dans les vins ouverts. En Espagne, grosses, grosses déceptions. La grande distribution contrôle le 99% des assortiments des commerces grands ou petits. Royaume de la malbouffe industrielle, la chaîne d’alimentation la plus propre : Mercadona (1600 magasins en Espagne) sans aucun produit BIO. Côté bistrot, pas génial… du congelé, des bistrots moyens de gamme 100% congelé, dur, dur, sauf Séville, Valence, Barcelone ou l’on trouve tout ce que l’on souhaite. Evidemment il y a de magnifiques grandes tables espagnoles, mais hors de budget et pas le long des routes que nous avons fréquentées. L’accueuil au Portugal globalement plus convivial, attentionné, sympathique, échanges.
Le développement des maladies liées à la malbouffe (obésité, problèmes cardio-vasculaires, diabète, cancer, etc.) semblent par contre se déveloper dans les deux pays. De nombreux articles en font état. Le fameux régime méditerranéean est difficile à appliquer, papates frites et viandes grillées ayant suplantés poissons, légumes et huile d’olive.
Marketing, avantage Espagne
Championne du monde de la promotion, du show: Magnifiques mises en scène, promesses, sites internet, géniaux, projets immobiliers innombrables, façades avantageuses. Les grands ensembles architecturaux, les monuments, les places gigantesques, incroyables, tout cela pourrait faire envie.
Notre pouvoir d’achat: avantage Portugal
L’Espagne est tout de suite 30 à 50 voir 100% plus chère que le Portugal, les prix sont ceux de la France pour les biens de consommation courants, grosse différence entre le Sud 50% moins cher que la Catalogne proche des prix français. Si le Portugal est uniforme dans ses prix, en Espagne, l’emplacement en centre ville est forcément plus cher.
Relations avec la nature
Vaches, cochons, chèvres et moutons gambadent encore dans les grandes étendues de chènes lièges au Portugal. On se souvient de cet éléveur de moutons qui a été si heureux de nous offrir son coin de montagne pour une nuit. En Espagne par contre, plus un animal dans les champs, fermes usines mal odorantes dans tous le pays, des cris des gardes-chiens attachés à vie…Dans ce pays de toréadors, nous n’avons pas vu un cheval dans un champs…au mieux dans une petite air de débattement. Le savoir faire des éleveurs est en voie de disparition, c’est dramatique, à l’image d’une très grande partie du pays transformé en lieu de production intensif de fruits et légumes pour nourrir l’europe. Les avancées bio et Déméter sont certes importantes mais timide par rapport à la grandeur du pays. Espérons que le Portugal poursuive ses traditions et ne vendent pas toutes ses terres à l’agro-bussiness. Dans ces deux pays en effet , il n’est pas nécessaire d’être agriculteur pour acquérir une terre agricole (contrairement à la Suisse). Les grandes multinationales achètent à bas prix les terres aux paysans et s’apporprient progressivement les terres…
Merci à nos hôtes pour leur acceuil et le temps passé à nous expliquer leur travail. AU Portugal et en Espagne, nous avons été acceuilli partout avec chaleur et générosité. Nous avons beaucoup appris lors de chaque rencontre, sur le soin aux plantes mais aussi sur la vie.
Ela, à Maro, a été inspirée par notre passage…Elle nous a envoyé un poème chanté par elle-même. Ecoutez le ici:
Mais plus que tout, ils sont comme les protecteurs d’un bout de terre ibérique, globalement violemment et méchamment malmené par la main de l’homme. Bravo à eux pour le soin qu’ils portent aux êtres vivants!
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