Joie de vivre et hyper contrôle

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Istanbul, 7 septembre 2022

3 semaines de Turquie, bientôt 4, et toujours de la peine à coller à la dynamique du pays.

Des caméras partout!

Depuis notre entrée côté occidental, sortie côté asiatique, avant Batumi (Géorgie), et nouvelle entrée et sortie définitive, nous avons étés pris en photo, filmés quotidiennement. Evidemment c’est pour notre sécurité! Pas un seul endroit sans qu’une caméra ne soit installée que ce soit sur le domaine privé ou public. (Si un seul endroit sans caméra: le sommet Hasan Dagi à 3220m d’altitude!). Cette impression de « Big Brother is watching you » est pesante. Cela donne une ambiance maîtrisée, le sourire est rare, les effusions de joie très rares, tout le monde reste dans son rang, c’est magnifique, un vrai modèle de société. Au musée, caméras partout, demande de présentation de papier d’identités, portiques détecteurs de métaux partout dans les magasins, musées, un vrai plaisir, surtout quand on doit y passer avec des vélos chargés, monter des escaliers, les descendre.

Une police/gendarmerie/armée à chaque coin de rue

Que penseraient mes anciens collègues chargés de la sécurité à Yverdon-les-Bains? La police est partout. Elle fait arrêter les bus la nuit, en pleine brousse pour un contrôle d’identité. Les papiers d’identités sont confisqués à tous les voyageurs du bus quelques minutes, sans aucune explication préalable. Les papiers sont rendus en vrac, dans une boite que chacun se passe en récupérant son document parmi ceux des autres. La notion de police de proximité est là, celle tant souhaitée par nos concitoyens, mais le sourire, l’aide, ne vont pas avec. Combien de fois avons-nous galéré devant des militaires, gendarmes, policiers, pour se plier à leurs demandes, avec nos vélos chargés, sans aucune aide, aucun sourire?

Une photo qui en dit long, cette cahutte est positionnée entre la mosquée de Sainte-Sophie et la mosquée bleue, au coeur de la foule qui se déplace entre les deux monuments. Police et tourisme, deux mots qui vont très bien ensemble, très bien ensemble comme dirait John Lennon dans la chanson « Michelle ». les policiers sont derrières les vitres sans teint.

Les noms d’oiseau et autres borborymes propres au Capitaine Haddock ont raisonnés de nombreuses fois dans ma tête. J’ai oublié l’armement. J’ai adoré visiter le palais Tokapi d’Istanbul avec des militaires doigt sur la queue de détente d’un mini Uzi (mini pistolet mitrailleur). J’ai adoré entrer dans n’importe quel magasin d’Istanbul avec un garde armé. Les armes sont partout, les militaires en ont deux au minimum visibles, un délire!!

Des lieux publics sans joie

Les constats préalables vous donnent au final des tableaux tristes. Des plages sans bruit, pas de musique, des gosses gâtés qui chialent par moment. Des terrasses de bistrots sous contrôle- exceptions faites lors des matchs de foot mais seulement dans quelques bars à bière, dûment cantonnés dans une seule rue de Fenerbache, une rue sympa au demeurant, la seule vraiment de tout notre périple turc.

Soirée foot dans les rues de Kadikoi, joyeux et chantant

Triste Turquie!

Une ambiance de mort à Erzerum (Milieux très conservateurs – femmes voilées à 99%), une ambiance de dévots autour des mosquées de Sainte-Sophie (lire notre brève), pas d’ambiance au bord de mer qui en devient pénible, même les joueurs de Backgammon, sont calmes, joueurs de dominos etc… rien à voir avec les scènes à la Pagnol dans les jardins de Bari. La campagne profonde, traversée en Anatolie au sortir de la Cappadoce, c’est pire. Aucun bruit, des vieux qui jouent en silence, sur des places surchauffées par le soleil, des vieux qui sirotent un thé à 20 cts à Derinkuyu, à Ihlara, nous observant du coin de l’oeil, un silence pesant pour nous, alors que nous sommes dans un pays ensoleillé, qui pourrait rimer avec joie, plaisir, vie!!! On se sent épiés dévisagés, tolérés, pas du tout bienvenus!!! Quel contraste avec tous les autres pays parcourus. nous pensons que cette impression désastreuse s’est amplifiée par le fait de n’avoir curieusement à contrario des autres pays manqué plusieurs connexions avec des habitants, professionnels du pays. Clairement, les contacts avec les hôteliers étaient professionnels, mais sans chaleur, chacun reste dans son rang, un rappel des heures soviétiques dans les pays de l’ex-union!!!

Heureusement que l’humanité et l’hospitalité est assurée par les les chiens ou et les chats!

Impossible de finir cette brève sans une note d’humour.

Istanbul, quais de Kadikoy, 6 septembre, 18heures, derniers rayons du soleil, éclairant l’inévitable chien errant, celui-ci s’est dédié à l’accueil des clients qui doivent l’enjamber avant d’entrer dans l’officine et passer devant le vrai vigile armé, mais beaucoup moins sympathique!

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