Sur l’Etna

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Catania, 4 juin 2022,

Une belle matinée, bien chaude , déjà à 7 heures du matin pour monter jusqu’à 1600m cette fois en voiture avec Andrea et notre guide Flavia Condorelli sur les flancs Nord-Est de l’Etna, sommet à 3357 mètres d’altitude que nous avons découvert depuis les hauteurs de Pantalica 80 km à vol d’oiseau située au Sud. (lire notre brève Pantalica).

C’est comme le Mont-Blanc, on le voit de loin car il (elle en italien) n’a aucun concurrent. Réveillé depuis quelques semaines, il fume en permanence, un panache blanc ou gris selon les heures qui se remarque des kilomètres à la ronde.

L’Etna depuis Syracusa, et son panache de fumées, les avions sont restés au sol vendredi à Catania!!

L’Etna c’est un énorme massif, 4 cratères principaux, des centaines de cratères latéraux, une zone de protection naturelle depuis 40 ans qui démarre dès les derniers villages dépassés (environ 1000 mètres). Villages historiquement agricoles, profitant des bienfaits du volcan ( qualité de la terre, eau toute l’année, pluies, fraîcheur liée à l’altitude) pour nous proposer les meilleurs vins, légumes, fruits. 52 éruptions en 2021, pas question de se balader seul, pour des questions de sécurité évidente, notre guide est équipée d’un système radio, pas de couverture téléphonique. Notre ambition du jour c’était une prise de connaissance avec ce biotope particulier, qui ressemble fortement au volcan de Pico (Azores-Portugal). même style d’habitat, mêmes strates herbacées, même couleur de laves, de basaltes. Même palette de couleur entre le mer turquoise (Elle est plus foncée aux Azores car 2’000 mètres plus profonde), même vert éclatant d’une végétation de feuillus sur les versants Sud particulièrement puissante. Les feuilles sont vertes, sans poussière, les chênes (Quercus pubescens) en pleine pousse.

De suite vers 1’200 mètres, nous croisons le chemin de coulées de laves, coulées historiques, qui selon leur ancienneté sont toujours minérales (Au minimum 30 ans) et commence à se recoloniser de verdure dès 40 années de lessivage des pluies et refroidissement ( compter en moyenne 10 ans) selon l’épaisseur de la couche de cendres volcaniques.

Des cendres qui tombent selon les vents quasi tous les jours et peuvent atteindre le volume d’une graine de fève pour les zones situées à 8 km du sommet que nous avons traversées.

Oubliant la conquête du sommet, pour cause d’activité volcanique et surtout de chaleur, nous avons pris du temps pour comprendre comment la végétation ayant subie le feu des coulées de laves reprenait le contrôle des surfaces initialement grillées à plus de 1000 degrés (On ne parle pas ici de feu de forêts…).

L’une des plantes reine de la recolonisation des sols c’est le bouleau. Aux Monte Sartorius nous avons étés émerveillés par les bouleaux endémiques Betula aetnensis, majestueuses cépées aux troncs absolument lisses, blancs étincelant sur le fond noir de la lave, des feuilles d’une vert intense vernissées, en pleine pousse, pleine santé, aucun ravageur, une beauté totale.

Etna 1’500 mètres Monte Sartorius – cépée de bouleau. C’est vert, ultra vert dans 200 mètres il n’y aura plus que de la lave noire!

Au Nord les pins laricio règnent en maître, exploités pour leur résines au siècle dernier, ambiance des grands forêts alpines.

Si en plaine, les céréales sont récoltées et toutes les pairies sont brûlées, à 1’500 mètres d’altitude nous avons le plaisir de voir encore des fleurs à cette époque.

L’Etna c’est un monde en soit. Une complexité géologique toujours à l’étude, un massif montagneux de 350 km2, un énorme écosystème doté d’une flore incroyable par étage, endémique pour de nombreuses espèces. Italo-suisse, ayant fait ses études à Genève, Flavia Condorelli vit sur les flancs du volcan depuis plus de 20 ans et accompagne les touristes en répondant avec une précision et gentillesse exemplaire. Passionnée de la vie sur l’Etna, surnommée par ses pairs la gazelle de l’Etna, son accompagnement nous a été précieux pour assouvir notre compréhension d’un biotope extraordinaire, à 2 pas des plages de sable vendues par les tours operators. Merci Flavia pour ta disponibilité et ce partage de connaissance exemplaire. Merci à Giacomo et son organisation pour cette journée mémorable.

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