La plaine du Pô domestiquée

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Padoue, 29 novembre 2022.

Partis plein d’enthousiasme sur un espace vert, plat, irrigué par de nombreux canaux, rivières, fossés, avec deux chaînes de montagnes, les Apennins et les alpes touts deux soupoudrés de neige, nous déchantons assez rapidement sur le romantisme des lieux. Loin, très loin les films historiques des frères Tavianni (L’arbre aux sabots). La plaine du Pô est au fil des 300 km de route que nous ferons avec un petit vent frais de face un espace ultra domestiqué, rationalisé, exploité par l’homme depuis des millénaires. Au fil des kilomètres, nous allons apprécier davantage les villes historiques que les campagnes riantes et fermes opulentes, très, très rares. Nous pensions rencontrer de belles fermes, des animaux. Rien de tout cela. Comme en Espagne, l’agriculture romantique est très discrète, faisant place à une agriculture conventionnelle, préservant tous les animaux du soleil en les concentrant pour les porcs, vaches et poules dans des étables couvertes ou et fermées. Au pays de la mozzarella  »Galbani » fabriquée dans une énorme usine en inox traversée dans la région de Crémone, nous n’y verrons en 5 jours aucune vache, impossible de savoir quelle est la race privilégiée dans cette région. Belle odeur de lisier de porcs, tout au long du parcours, avec les cris des animaux qui hurlent à notre passage. Aucune poule dehors. Et pourtant, les étalages des villes historiques sont tellement alléchants!

Au sortir des villes et de leurs zones industrielles ultra actives, sans aucune friches, sous-traitants des aciéries, de l’agro-alimentaires, dans un fourmillement de camions, nous cherchons à circuler sur les digues, voies réservées aux vélos, un espace magnifique pour apprécier les énormes travaux d’assèchements de la plaine démarrés sous l’époque mussolinienne pour éviter les moustiques, la malaria, et surtout rendre la terre ultra productive, à une époque où l’on utilise encore les fumiers. En 2022, les animaux ont quasi disparus, les engrais chimiques, pesticides sont présents partout, l’eau des fossés et canaux est infectée, et les terres souffrent du manque d’eau durant la sècheresse incroyable du Pô en 2022, ou commencent à être submergées par les eaux saumâtres issues de la pression osmotique provenant de la mer adriatique qui monte inexorablement, centimètre par centimètre. Sur 300 kilomètres, nous roulerons sur les digues, les ouvrages d’art, les ponts, les éclusent, les anciennes maisons de gardes des eaux, un réseau incroyable construit depuis des centaines années qui est régulièrement entretenu. Les fiumes restent par endroits complètement sauvage, ce qui nous offre de rares paysages romantiques.

Nous ferons la connaissance de Thomas cyclotouriste au long cours, amateur de cols alpin, qui parcours depuis plusieurs années l’Europe avec un vélo robuste sacrément chargé!

Cécile et Thomas un cyclo touriste au long court, suisse, adepte des montagnes.

Dans ce village, nous avons parcouru un marché en constatant que les prix des fruits et légumes étaient cinq fois moins importants qu’aux centre-villes historique. Ici les fruits et légumes se vendent au cageot, les clients fond la queue, le cageot de mandarine est à 5 euros!!

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