Des moines bien logés
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Catania, 3 juin 2022
Visite au monastère bénédictin de Catane, un site remarquable par son histoire, ses affectations, son intégration dans la complexité géologique instable de l’Etna
Un monument architectural
Construit pour loger 60 moines, il a été donné par l’ordre des bénédictins en 1977 à l’Université de Catane qui dispense ses enseignements à 9’000 étudiants (Branche des humanités).
Deux cloîtres, réfectoire, jardin, sous-sols, église, un monument situé sur une colline quasi invisible au coeur de Catania à 500 mètres de la via Etna. Construit initialement modestement, reconstruit suite aux destructions de l’éruption de 1665 puis tremblement de terre de 1693, cet édifice aujourd’hui baroque nous a étonné davantage par son emploi que par son architecture en soit. 1h30 de visite pour faire le tour de ce gigantesque site.
Construit sur des caves qui ne se sont jamais effondrées au cours des âges, ces dernières accueillent aujourd’hui la bibliothèque de l’université.
L’université de Catane a choisi de rendre le monument partie intégrante du quotidien des étudiants, qui vivent dans des lieux séculaires. Les professeurs curieusement pour être davantage progressistes que conservateurs, occupent les cellules »misérables » des moines, cellules qui ressemblent davantage à des appartements d’apparat princier, en Sicile.
Comme le dit le Prince Don Fabrizio (Incarné par Burt Lancaster dans le Guépard (Il Gattopardo) de Luchino Visconti), « Il faut que tout change pour que rien ne change »
« Si nous [les aristocrates] ne sommes pas là nous non plus, ils [les garibaldiens] vont nous arranger la république. Si nous voulons que tout reste tel que c’est, il faut que tout change. » – Tancredi Falconeri
Don Fabrizio, prince de Salina : « Comme c’est, au fond : rien qu’une lente substitution de classes. »« Nous vivons dans une réalité mobile à laquelle nous cherchons à nous adapter. »
Giuseppe Tomasi di Lampedusa – Le Guépard (1958)
En 1665 une éruption propulse la lave contre le monastère(à gauche de la photo), les moines font dégager gentiment la lave du bâtiment initialement endommagé et à peine terminé, le tremblement de 1693 met de nouveau tous les bâtiments à terre, nos braves moines décident alors de construire plus grand, au-dessus de la lave refroidie, en reliant les étages avec les sous-sols restés intacts depuis l’époque romaine.
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