Jardin botanique de Batoumi
Suivez nos aventures en recevant notre newsletter toutes les semaines, inscrivez-vous en cliquant ici puis renseignez votre nom et email.
Batoumi, 16 juillet 2022
Les guides en disaient le plus grand bien, nous n’avons pas étés déçus. Nous avons choisi un hôtel à proximité de l’entrée du jardin qui se déroule sur 108 hectares à 8 km du Nord de Batoumi sur la côte, seule la voie ferrée le sépare de la mer, borée de falaises et de plages de galets noirs et gris. Bien nous en à pris!
7 heures de visite pour parcourir la seule allée centrale
108 hectares, ce n’est plus un jardin, c’est un arboretum de 130 ans d’âge, début des plantations 1891,5’000 espèces, des plantations qui jamais ne cesseront, une succession heureuse de professionnels de tous horizons, se relaient depuis sa création, et encore de nos jours, pour planter, replanter, enrichir les collections. Nous avons été au seuil de l’overdose.
En sortant, impossible de se rappeler la différence entre les ifs, les séquoias, les cryptomerias, les thuyas… Nous sommes submergés par l’avalanche de taxons, espèces, variétés classées par régions et biotopes du monde (18 sections).
En sortant, impossible de se rappeler la différence entre les ifs, les sequoias, les cryptomerias, les thuyas… Nous sommes submergés par l’avalanche de taxons, espèces, variétés classées par régions et biotopes du monde (18 sections).
Un design du parc simple et efficace
Sur une distance de 3 km, les visiteurs sont canalisés par une allée centrale qui serpente sur une courbe de niveau en arc de cercle qui nous fait oublier le dénivelé.
Un dénivelé qui permet de voir les arbres depuis le bas et le haut, sachant que les hauteurs moyennes sont de 30 mètres. Depuis cet axe central, des allées perpendiculaires vont se perdre au milieu des biotopes thématiques, nous n’en parcourons qu’une: la zone 18, zone Transcaucasie humide. De part et d’autre, des points des terrasses judicieuses, conçues, début du 20ème siècle, assurent des points de vues remarquables, alors que les arbres ont poussé en 130 ans.
Un dénivelé qui permet de voir les arbres depuis le bas et le haut, sachant que les hauteurs moyennes sont de 30 mètres. Depuis cet axe central, des allées perpendiculaires vont se perdre au milieu des biotopes thématiques, nous n’en parcourons qu’une: la zone 18, zone Transcaucasie. De part et d’autre, des points des terrasses judicieuses, conçues, début du 20ème siècle, assurent des points de vues remarquables, alors que les arbres ont poussé en 130 ans.
Une « dream team » pour concevoir, réaliser et entretenir le parc
Tout d’abord le/les dieux de la nature: un sol aux multiples compositions, un climat subtropical, un/une/des dieux, assurant l’irrigation, la brumisation, l’aspersion (2400mm de pluie par an/ versus 1150 mm chez nous au pied du Jura). Pas besoin d’irrigation, aucun problème d’eau. Un climat tempéré par la mer noire distante de 10 mètres du parc. De multiples vallons protégeant des vents de terre ou de mer. la convergence naturelle des vents apportant des graines du Caucase, de la Turquie, de l’Europe centrale. Une succession de talents, de professionnels de tous pays qui ont collaborés, depuis 1891,chacun apportant ses compétences et son travail à cette arche de Noé de la nature. Les géorgiens n’ont pas hésité à contacter des talents, venus pour certains comme D’Alphonso, français, s’y installer et mourir.
Nous prendrons un chariot élévateur à la prochaine visite
A Batoumi, nous avons vu, vous verrez des plantes adultes, avec des tailles jamais observées, des plantes avec des fruits, des plantes qui se sentent bien et qui assurent sans aide humaine leur reproduction. Volontairement nos photos intègrent l’un de nous ou d’autres visiteurs. Notre galerie photo n’est pas une monographie arboricole, c’est un album photo de passionnés de plantes, qui souhaitent se rappeler des proportions, des tailles gigantesques de platanes, albysias, catalpas, multiples chênes, pins en pagaille.
Impossible de prendre des photos de pins, famille souvent déplumées en début de tronc, la couronne culmine à 30m et nos yeux, notre appareil photo ne peut capter les détails (Cf Francis Hallé – le radeau des cimes) Analyse de la canopée via une montgolfière-
Cedrus deodora de 120 ans, le visiteur en bas de la photo fait 2 mètres…..
Des visiteurs de tous pays, surtout de ceux qui n’ont pas ou plus d’arbres, et…. des mariées
Batoumi, le site web de la ville est en 12 langues, nous n’en parlons que 2 , l’anglais et l’allemand, aucune langue latine, les langues du Moyen-Orient. Nous avons changé de sphère, les visiteurs viennent de Russie, Ukraine, Arménie, Azerbaïdjan, Syrie, Liban, Emirats, Iran, Bulgarie, Turquie….. Ils sont excités, courent dans tous les sens, les enfants, les adultes, les grandes familles se prenant en photo, au pied des grands arbres. Les noms latin ne semblent avoir aucune importance, l’essentiel semble être pour eux, cette ambiance verte infinie, en trois dimensions. Les géorgiens eux, se baladent calmement, ou se marient au milieu des visiteurs du Moyen-Orient en costume traditionnel. Les mariées en basket, se relaient à la chaîne sur les meilleurs spots du parc, n’hésitant pas à traverser la voie de chemin de fer pour avoir un cliché la Mer Noire dans leur dos. les invités de la noce, suivent, dans cette gigantesque salle de mariage, fumant des clopes, en rigolant, dans ce vacarme (Seulement dans la partie Nord du jardin).
Des collections immenses, une signalétique parfaite, professionnelle en 3 langues
18 collections, implantées par biotope, tout ce que nous avons en Suisse est sous nos yeux, plus l’Asie, l’Afrique, l’Amérique. 5000 plantes. Que dire?
Tous les arbres sont parfaitement étiquetés, parfois avec des familles non réactualisées, mais qui me conviennent bien car ce sont celles de ma génération. Des orthographes également qui me conviennent, car les botanistes du jardin n’ont pas eu le temps de revoir toutes le étiquettes. Ces dernières sont à 2 mètre de haut pas besoin de se baisser. Pour les collections de plantes spécifiques, inférieures à 1 mètres, ces dernières sont plantés à flanc de coteaux très raides, on y accède pas de petits sentiers naturels, on se croit à la montagne, en plein nature, et au vu des pentes, pas besoin de se baisser, tout est sous nos yeux, le confort absolu. Au Portugal, nous avons vu des pins Cunningamm, 2 espèces, ici une dizaine d’autres issus de tous les continents, viennent compléter notre connaissance, ils seront malheureusement vite oubliés devant l’abondance en un jour de nouveautés. La nomenclature est impressionnante, la maturité des plantes incroyable. Qui d’entre nous a déjà vu des graines de forsythias, de camélias? Ici les plantes sont dans leur environnement, se développent 3 fois plus vite que chez nous et trouve les conditions idéales pour se reproduire.
Les chênes: combien d’espèces avons nous vues? Plus de 20 ou 30, déjà au jardin Botanique de Palerme, une jolie allée leur est consacrée, ici, c’est un boulevard, on reste sans voix de ces chênes à feuille de châtaigniers.. tout est possible dans la nature quand on lui fout la paix.
Les chênes: combien d’espèces avons nous vues? Plus de 20 ou 30, déjà au jardin Botanique de Palerme, une jolie allée leur est consacrée, ici, c’est un boulevard, on reste sans voix de ces chênes à feuille de châtaigniers.. tout est possible dans la nature quand on lui fout la paix. Difficile d’avancer dans le jardin, sans noter, photographier, contrôler… les pieds dans une prairie d’Ophiopogon, très populaire au Japon, surtout dans des cultivars noirs
Une arche de Noé sous protection du patrimoine mondial de l’Unesco
Le résumé de l’histoire du jardin le plus complet est sur Wiki.
Le jardin botanique de Batoum a été fondé dans les années 1880 par le géographe et botaniste russe Andreï Krasnov (1862-1915)1, frère du général Piotr Krasnov (1869-1947), mais son inauguration officielle n’a lieu que le 3 octobre 1912. Krasnov est aidé du jardinier français d’Alphonse. Le but principal de ce jardin est l’acclimatation de plantes subtropicales pour leur culture dans les régions méridionales de la Russie impériale.
Après l’installation du pouvoir soviétique, le jardin botanique de Batoum continue à se développer. Une décision du commissariat au peuple du 30 juillet 1925 en fait un établissement scientifique pour le développement des plantes subtropicales dans la région caucasienne des rivages de la mer Noire. On y cultive par exemple le thé ou toute sorte de citronniers. Le professeur Popov y a travaillé avant la Seconde Guerre mondiale.
Aujourd’hui le jardin est divisé en neuf secteurs floristiques: celui des plantes subtropicales des régions humides de Transcaucasie, adaptées au climat pontique local ; celui des plantes originaires de Nouvelle-Zélande ; celui des plantes originaires d’Australie ; celui des plantes originaires de l’Himalaya ; celui des plantes originaires de l’Extrême-Orient ; celui des plantes originaires d’Amérique du Nord ; celui des plantes originaires d’Amérique du Sud; celui des plantes originaires du Mexique et enfin celui des plantes méditerranéennes.
Le jardin est riche d’une collection de plus de cinq mille sortes de spécimens vivants dont deux mille sortes d’arbrisseaux ou arbres.
Cinq départements scientifiques y travaillent: celui de l’introduction des plantes; celui d’horticulture et de jardinage ornemental; celui de la sélection des espèces subtropicales; celui de la physiologie végétale et de la biochimie des plantes, et enfin, celui de botanique systématique.
Le jardin botanique de Batoum dépendait depuis 1950 de l’Académie des sciences de Géorgie, mais c’est devenu un établissement indépendant en 2006. Une centaine de collaborateurs scientifiques et d’ouvriers jardiniers y travaillent.
Aucun livre publié malgré nos recherches, mais nous attendons des réponses de la direction du jardin.
Un entretien parfait, moderne, respectueux, minimaliste et renouvelable
Si vous aimez, les pavés en béton sans mousse, les massifs au carré avec des plantes fleuries aux couleurs vives, évitez Batoumi. il y a pour vous des champs de tulipes aux Pays-Bas, les Floralies à Vincennes près de Paris etc.. Ici, vous êtes à Batoumi quasi dans une forêt primaire, la nature fait ce qu’elle veut, elle est reine, les jardiniers la jardine, la bricole, l’effleurent, les feuilles mortes restent là où elles tombent, cela fait un peu négligé, mais c’est tellement plus profitable pour les plantes qui bénéficient d’une matière organique abondante sous laquelle le pied s’enfonce, cela crisse, Cécile a fait partir sous ses pieds, un petit serpent, qui s’est caché sous les feuilles, les sols sont couverts de ce qu’il y a de plus naturels pour eux, des plantes, des résidus de plantes, de bois, d’écorces de fruits, de fleurs fanées, la vie quoi. La notion d’étages de pousses, de strates de type équatoriale se vérifie à chaque détours d’allée, et il y en a sur 5 km. Les aucubas sensibles au soleil poussent sous des acer de 5-6 m de haut, eux-mêmes sous des chênes, des pins gigantesques, des platanes.
Les chemins, routes sont parfaitement dégagés, l’accès aux massifs est plus difficile mais il y a déjà tant à voir depuis l’allée centrale. La parcelle est constituée de multiples collines très abruptes dont certaines se jettent dans la mer via des falaises de 40m.
Conclusion: on y perd son latin!
Après 7 heures de déambulation, à raison d’une plante/arbre par minute ou 2 minutes, nous sommes exténués, et nous n’avons vu que 10-20% du parc et retenu? maximum 50 nouvelles plantes!
Régulièrement, les botanistes, comme chez les biologistes, rebaptisent les plantes, les familles, les composées sont appelées les astéracées, les crucifères, des fabacées, etc… ce qui en toute logique devrait modifier le nom latin des plantes dont souvent un partie du nom comprend le nom de sa famille, mais voilà, au gré également des traductions, des modes, les noms pour certaines espèces deviennent confusants, on ne sait plus qui est qui et appartient à qui! Catastrophe, si on s’arrête à cela, mais nous, conscient de nos limites en mémoire vive, mémoire cache, mémoire fatiguée, on en garde des images spectaculaires. Des images qui en raison de leur format ne rentrent pas dans l’objectif d’un téléphone portable.
On en garde des images, rarement vues ailleurs, celles d’arbres arrivant à maturité, produisant des graines. (Je n’avais jamais vu des graines de camélias, de forsythias, présents dans tous les jardin de France et Suisse dessinés dans les années 1970. les plantes, les arbres poussent vite, très vite, dans un climat propice à leur multiplication, ce qui n’est pas toujours le cas en Suisse ou Europe du Nord.
Les photos qui suivent ne sont pas d’une grande qualité, désolé pour notre empressement, la météo était nuageuse, l’IPhone fait ce qu’il peut et devant le nombre de jardins, paysages qui nous attendent, nous ferons des tris de photos, par genre, espèce, correction des orthographes…… de retour en Suisse, sous la neige, nous aurons le temps, place à la découverte!!!!
Une réponse