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Venise, 6 décembre 2022

Parmi les 45 Palazzo, musées, églises, que choisir pour éviter le ras-le-bol de la peinture religieuse du 16ème, les ors des salles de réception, les marbres, les colonades,le gotique, le baroque, le style oriental, les collections d’art moderne minimaliste. Le hasard nous pousse au Palazzo Persaro Degli Orfei, Palazzo Fortuny.

Le Palazzo de Mariano Fortuny nous a émerveillé. Palais transformé en ateliers au service de la création…Stylisme, art de la tenture murale et des tissus, scénographie, photographie, art de lumière, peinture, sculpture, photographie…chaque pièce de la demeure de Mariano Fortuny (1871-1949) est dédiée à un art…Cet espagnol émigré à Venise a passé sa vie à créer, inventer, chercher et collaborer avec les plus grands artistes de son époque. Un palais sur 5 étages, à peine assez grands pour accueillir toute la créativité de le Fortuny. Nous entrons dans un autre monde pendant deux heures et sommes emportés par les richesses des lieux.

Mariano Fortuny, pour faire court, c’est un peintre classique. Il a commencé par apprendre le dessin, la peinture et copier des centaines d’oeuvres classiques.

La visite de son palais nous rappelle le besoin de certains artistes de construire un microcosme thématique pour pouvoir disserter , scuplter, peindre à corps perdu. (Monnet à Giverny, Victor Hugo à Guernesey, Pierre Loti à Rochefort, Dali à FIgueras, Sandoz à Lausanne avec sa ménagerie pour ne citer que quelque-uns.

Fortuny vit au travers de deux périodes d’entre-deux guerres, la folie du développemetn des arts de la comédie, musique opéras théatre. Fortuny est partout en europe, il possède un atelier à Paris. Il touche à tous les arts, peinture, sculpture, gravure, tissage, couture.

Erudit, il accumule dans ses atliers gigantesque, des données physiques sous forme de livres, catalogues de tissus plans ouvrages d’art , sculptures, collections de gravures, peintures, plans d’architecture. Il développe des centaines de projets en matière de décoration d’intérieur, peintures en trompe-l’oeil. Fou d’éclairage, il construit des maquettes qui permettet de simuler les décors de théatres et surtout les éclairages , avec la maîtirse d’un nouvel art, la lumière électrique.

Un touche à tout de génie, qui invitait ses futurs clients dans des réceptions fastueuses, installées au milieu de ses ateliers, dans un fatras de décors constitué de ses collections artistiques et ses productions personnelles. Les tissus qu’il dessine et fait tisser sont tous inspiré de l’Orient, de l’Eglise, du faste des puissants de l'<Europe du Moyen-âge et de la Renaissance.