Lin, petit paradis sur le lac d’Ohrid
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Sur les conseils de Vangjel (lire notre brêve: Albanie 360° L’agence tour(isques)te) , nous décidons de passer par la côte est de l’Albanie pour remonter au Kosovo. Nous partons en direction du lac d’Ohrid, aussi appelé lac de Podradec, pour rejoindre le petit village de pêcheur de Lin.
Après quelques heures à vélo et une magistrale montée, nous surplombons une grandiose vallée et un immense lac qui nous fait penser au lac Léman, dans un écrin de verdure préservé.
Le lac d’Ohrid, vieux de 4 millions d’années, fait partie des plus vieux lac du monde, avec le Lac Titicaca et le lac Baïkal. Il a été classé au Patrimoine mondial de l’humanité pour son caractère naturel exceptionnel en 1979. vivants ».
Un lac à découvrir
En 1980, le label a été étendu afin de classer également des lieux historiques et culturels. Le lac d’Ohrid est le refuge de très nombreuses espèces animales et végétales, parmi lesquelles plus de 200 sont endémiques. Certaines espèces sont très anciennes, les plus vieilles sont apparues durant l’ère tertiaire, et donnent parfois au lac le surnom de « musée de fossiles vivants ».
Les activités humaines restent un danger pour la biodiversité du lac et de nombreuses mesures sont prises pour le préserver. Nous arrivons à Lin, petit village authentique, vivant, où quelques petits hôtels familiaux vous accueillent avec un soin généreux, les pieds dans l’eau, au milieu des vignes, lauriers, roses, bignones, géraniums, et mille autres plantes.
Fausse adresse
Nous trouvons trouvons le Rosa-BB sur l’application agrotourisme (AGROTimAl) qu’Elona nous avait conseillée. Pour y arriver, nous traversons un petit village côtoyant la berge, entre ruines, fleurs, jardins potagers, femmes vêtues de noirs et de nombreux enfants. De nombreuses maisons ne sont que partiellement habitées ou reconstruites. La vie de pêcheur apporte peu de revenu. Le petit quartier dans lequel est situé la très charmante auberge de Rosa tranche avec le reste du village. A côté d’elle, à gauche et à droite, des habitants ont transformé leur petite maison en lieux d’accueil pour touristes en recherche de calme, pied dans l’eau, nourriture maison, fleurs et jardins extraordinaires.
Nous sommes à nouveau très gentiment et chaleureusement accueilli par Rosa, femme du propriétaire des lieux, hérité de son père qui l’a lui-même récupéré après la chute du communisme. En Albanie, les hommes héritent des pierres, les femmes des édredons. Le couple qui travaillent en Grèce pendant de nombreuses année a décidé, une fois cette petite maison de pêcheur reçue en héritage, d’en faire la première auberge du village, il y a plus de 10 ans. C’était un challenge! Toutes les économies y passent et la restauration se fait petit à petit sur plusieurs années. Deux chambres sont louées, puis quelques années plus tard, l’auberge offre 5 chambres. Rosa s’activent sur les réseaux sociaux pour rendre visible son bijou, dans un petit village qui ne connait pas à cette époque le tourisme. Elle met tout son cœur dans la décoration, le choix des plantes et le choix des aliments pour vos offrir des repas albanais, composés des précieux poissons du lac et des meilleures légumes de ses voisins.
Nous nous installons et profitons de la petite barque pour aller découvrir les abords du village et la beauté du lac. La fraîcheur du lac est un régal, l’eau est claire.
La bonne adresse, 10 mètres au Sud
Rosa nous avertit quelques trois heures plus tard que nous ne sommes pas dans la bonne auberge! Nous nous sommes trompés en faisant la réservation sur internet. Confus, nous quittons Rosa (mais nous la retrouverons le soir pour déguster son repas) et nous allons rencontrer Thomas, et son auberge « Guest house » au merveilleux jardin anglais, avec gloriettes, mixed borders, fruitiers, ortensia, osta.
C’est le père de Thomas qui a lui aussi récupéré son bien à la chute du communisme et qui a reconstruit la bâtisse. Thomas, professeur d’histoire à la retraite, part visiter Paris, Bruxelles, la Hollande pour aller chercher l’inspiration du meilleur service hôtelier, il revient chargé d’idées qu’il déploie dans sa maison hyper soignée, chic. Thomas sera un hôte très prévoyant, nous servant quelques fruits après nos retours de ballades et nous servira un de meilleurs petits déjeuners, et truites grillées au feu de bois pour le souper, le tout arrosé de vin blanc local, avec nappe blanche en tissu bien sûr.
Longer le lac sur 20 km jusqu’à Podradec
Nous longeons ce lac majestueux sur 20 km pour nous rendre à Podradec. Cette petite sortie à vélo sur du plat ne nous rend pas le cœur joyeux. Montagnes de déchets sur la rive, les pêcheurs semblent apprécier puisqu’ils vivent dans ces détritus, urbanisation galopante, bétonisation. Nous prenons un verre sur un terrasse au bord du lac, dans une zone plutôt fashion, algues vertes eutrophisantes en pagaille, le jet ski est l’activité tendance! Bien sûr nous pourrions aller visiter quelques vestiges orthodoxes, mais comment être sensible au passé alors que le présent se dégrade si vite?
Le lac Ohrid est aujourd’hui en danger et il est en péril. La double gestion macédonienne et albanaise ne simplifie pas le sauvetage du lac.