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Berat, 26 juin 2022

Au musée ethnographique de la ville, nous entendons parler anglais, puis français – un senior alerte fait partie des 5 visiteurs du moment. Nous le retrouverons sur la montée du château de Berat, ville patrimoine mondial de l’Unesco (Lire notre brève: Berat, ville historique). Une forte montée par forte chaleur, ce qui nous permet de faire connaissance, une discussion qui durera 5 heures passionnantes.

Un pratiquant du voyage lent

Jean se dévoile au fil de la discussion adepte de l’éloge de la lenteur. Familier des trains européens, averti de toutes les grandes liaisons ferroviaires, il nous charme, nous épate par l’évocation de trains aux tracés mythiques dans le Montegnegro, soulignant les commanditaires du tracé Bagdad Bahn, autant de noms évocateurs réminiscences des charmes de l’Orient Express. A défaut de trains existants et efficients en Albanie, Jean se rabat aussi avec stoïcisme sur les fourgonnettes communautaires pour rejoindre les sites chargés d’histoires. Senior confirmé, nous lui faisons avouer sans torture aucune. sa passion des langues, des civilisations des peuples qui les pratiquent. Ancien traducteur au service de gouvernements, d’organisations internationales, de diplomates, nous passons de la Mandchourie au Tukménistan, du Canada sa 2ème patrie au 11ème arrondissement de Paris en passant par la diplomatie  »gnevoise ».

Un polyglotte pratiquant

Polyglotte, exégète de nombreuses langues étrangères dont le mandarin, le turc, le contact humain c’est sa vie. La passion du langage (J’ai enfin compris pourquoi certains canadiens francophones parlaient français parisien, d’autres avec un accent à couper au couteau) manifestement se corrèle sans ambages avec celle d’une oreille musicale stimulée par l’opéra, nous sommes en présence d’un afficionados inconditionnel de Cecilia Bartoli.

La langue, reflet d’une civilisation

Nous referons le monde 5 heures durant,sous une tonnelle surplombant la plaine de Bérat. « Professor » ainsi que ses hôtes albanais le surnomment avec respect et humour, nous fera l’apologie des plus beaux sites entre les Balkans et le Kurdistan, une synthèse des civilisations de ce monde qui l’enthousiasme, tout en nourrissant quelques doutes sur l’issue à terme de la planète. Evoquant Gaston Bachelard, je me retrouve sur les bancs de l’Université!

Jean quittera Berat demain, nous également, lui en bus et train pour rejoindre Paris afin de ne pas manquer un concert, nous à vélo, continuant notre périple vers le Kosovo. Notre équipée l’interpelle, il refuse que nous participions au frais de notre collation et s’inscrit désormais comme sponsors dans la catégorie subsistance physiques etspirituelles.

Merci « professeur », merci Jean pour ce sympathique échange nourri de passions. Nous nous recroiserons certainement dans une salle de concert quelque part en Europe, ou dans un train