Giuseppe le sarde
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Harassés par plus de septante kilomètres de vélo dans la Sardaigne centrale, montagneuse et d’une très grande beauté en cette période de printemps, nous devons trouver un lieu pour dormir. L’idéal est de dénicher un coin recommandé par un berger ou un paysan qui, par sa bénédiction, nous offrira tacitement sa protection.
Nous voyons une petite maison, une voiture sur la parking. Notre appel restant sans réponse, nous entrons. Par nos bruits, nous réveillons le propriétaire assoupi dans sa voiture. Giuseppe, plus de septante ans peut être, se reveille confu et écoute religieusement notre demande de pouvoir poser notre tente dans son jardin, avec un petit sourire un coin.
Sans nous répondre trop vite, il préfère nous offrir un petit verre de vin que son ami vient de lui apporter. Vin sans sulfite, aux délicieux arômes de cassis. Il nous invite à entrer dans dans sa maison de campagne, qu’il a construite il y a quelques années pour recevoir sa famille et ses amis chasseurs. Petite maison d’une unique pièce avec une immense cheminée (pour pouvoir mijoter un sanglier), un coin cuisine et deux immenses tables. Son unique fonction: pouvoir se réunir, manger, faire la fête. Deux grands canapés pour digérer, faire une sieste et se protéger du soleil. Une douche pour se rafraîchir ou se laver après les soins donnés aux plus de 300 arbres plantés dans le jardin.
Il prend plaisir à nous parler de sa vie. Notre question de bout de jardin pour notre tente semble assez peu l’intéresser pour l’instant. A l’âge de 20 ans, il part à Munich apprendre le métier d’ingénieur mécanicien. Il y apprendra un peu l’allemand avec les jeunes filles en internat à côté de son école. Il reviendra ouvrir un commerce de réparation/vente d’automobiles dans son village. Il se souvient de quelques mots allemands qu’il se plait à nous déclamer.
Puis, il nous fait faire le tour de son champs. Il avait planté 100 pommiers il y a 40 ans. Ils sont tous morts il y a 10 ans, il ne sait pas pourquoi. Mais trônent encore fièrement ses poiriers et ses oliviers. Il cultive quelques légumes.
Après ce long brin de causette, et parce que son métier de vendeur lui a appris à reconnaître le tempérament des gens aux faciès, il nous offre sa maison pour la nuit. Il s’empresse de nous expliquer le fonctionnement de la TV et de la douche qui nous sera, nous souhaite-t-il, très agréable. Il nous indique où remettre la clé à notre départ le lendemain. Puis, il s’en va en nous rassurant: il informera le voisin, son cousin, de notre présence cette nuit.
Le chien du voisin , « N’a qu’un oeil », est venu nous surveiller tout notre séjour et tester notre gentillesse.
Cette expérience va bien évidemment nous laisser une trace profonde. Quelle chaleur, quelle gentillesse, quelle confiance! Nous avons passé une nuit magnifique sur ces canapés de festifs repus dans cette maison raisonnant encore de larges rires de gens joyeux. MERCI Guiseppe!!