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Stephantsminda, 5 août 2022

Arrivés sous une pluie fine en fin de journée, nous n’avons pas vraiment compris où nous étions.

Le matin, un ciel dégagé nous dévoile le seigneur des lieux, un ancien volcan de 5’049m éteint 850 ans avant JC, coiffé d’une belle calotte blanche et de nombreux glaciers suspendus dont celui qui descend côté russe, que je n’aimerais pas vraiment gravir au vu de la dangerosités.

Mont Kazbek vu depuis notre auberge de Stephantsminda, une pyramide qui impressionne davantage que celle du Cervin, un sommet mythique, dangereux aussi. les alpinistes partent depuis une cabane située à 3300m, ce qui laisse largement de quoi s’essouffler. Dès 10h il est dans les nuages.

Le mur à droite c’est l’angle droit d’une tour historique de défense de 8m de haut

Stephantsminda, c’est un village juste sous la barre des 2’000 mètres d’altitude qui voit passer tout le trafic routier entre la Russie et la Géorgie. C’est le village qui assure aussi la logistique avec la station de ski de Gauderi, reliée par un immense télécabine à une dizaine de kilomètre au Sud de la plaine car nous sommes à 2’000m dans un réseau de plaines historiquement glaciaires. Le village d’environ 2’000 personnes est le point de départ par excellence des touristes en 4*4, comme nous, car il permet d’accéder aux vallées latérales, mais les distances sont telles que l’accès piétonnier consommerait déjà une journée de marche sans véritable intérêt. Ces vallées sont parcourues de larges rivières boueuses, bordées d’argousier (Hipopphae rhamnoïdes).

Gravir le Kazbek, c’est possible, mais il faut bien consacrer 4-5 jours entre l’acclimatation, la réservation dans l’unique refuge, ou choisir le camp de tentes… ambiance crowded…

Nous avons préféré 2 ballades tranquilles. la vallée de Juta et la vallée de Truso

Juta – Vallée du massif du Chaukhi 3848m

Une ballade de 1200m de dénivelé sur 7 heures sous les pyramides calcaires du Chaukhi qui défient depuis des générations les grimpeurs de tous pays, nous avons découvert une flore ultra riche entre 2’200m et 3’300m point d’arrivée du col éponyme, et objectif de la journée. Col fleuri d’une quinzaine d’espèces que nous n’avons pas vraiment identifiées, par manque de connexion et de temps. sans difficulté, la ballade s’est déroulée dans cette partie du Caucase sans aucune rencontre avec des arbres disparus depuis 2’000m. Haut lieu de la grimpe avec des rochers école, des parois Nord comparables aux Dolomites, nous y avons aussi croisé presque 100 personnes qui allaient rendre visite à un petit lac artificiel, sans véritable intérêt. le paysage global par contre était splendide, inspirant des cyclistes comme 2 italiens en VTT portent leur vélo entre 2300 et 3300m d’altitude dans les pierriers à 25/30°, des courageux ou inconscients surtout au vu de la descente Et que nous aurions effectuée avec un piolet de sécurité car c’est raide, très raide et on risque de glisser longtemps sur 1500m de dénivelé dans les pentes raides pierreuses.

Vallée de Truso – Monastère d’Abano – altitude 2’200m, marche de 5 h à plat!!!!

Autre vallée à 15 km de Stephantsminda, la vallée de Truso. Accès en 4*4 pour gagner du temps, puis ballade sans aucun dénivelé, mais qui nous a pris une heure pour le premier kilomètre devant la générosité incroyable du versant Est sans soleil que nous avons traversé en début de ballade. Un versant très raide, avec un confortable sentier en balcon, non pâturé ce qui nous a permis d’herboriser dans un état d’excitation (lire notre brève Caucase Vert-tigineux).

Ancienne vallée volcanique, de nombreuses sources calcaires plus ou moins chargées en fer déversent leurs eaux qui cristallisent et donnent des couleurs contrastées.

Une vallée d’une sérénité particulière , peuplée de deux monastères (lire notre brève Père Jean nous offre la soupe), qui se termine sur une zone interdite par l’armée géorgienne, à 10km de la frontière russe. Le triptyque géorgien : électricité, monastère et armée, comme tout au long de la frontière!