Albanie360°.com: l’agence touris(tes)ques!
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Ballaban, 22 juin 2022
L’Albanie est très montagneuse, au delà des plaines, des routes souvent en terre, une température très chaude (plus de 35° ces jours de canicule européenne- dès 10h00 jusqu’à 17h00). Il ne faut pas se tromper d’itinéraire…Nous imaginons un trajet depuis Tirana pour rejoindre au Nord: Pec, au Kosovo, notre prochain rendez-vous. Nous nous inspirons de quelques sites web, et nous traçons un itinéraire qui passe par des villes et villages d’exception, en particulier par Valbonë et Vermosh au Nord, connus pour des paysages grandioses. Mais nous rencontrons quelques difficultés:
Pour la première fois du voyage nous ne parlons pas la langue, et nous ne sommes pas près de baragouiner l’albanais. C’est une langue indo-européenne, complexe dans les sonorités, une des plus anciennes langues de l’Europe, qui serait née au même moment que le grec et l’arménien. Nous utiliserons donc l’application « Reverso », super application de traduction, et nous ferons appel par téléphone à nos amis albanophones restés en suisse. L’anglais et l’italien sont très couramment parlés en ville, mais très peu en campagne et pas vraiment en altitude.
Les applications Google, Mapme et autres aides à notre route ne sont plus aussi fiables. Entre « autoroutes » et « chemin en terre », les types de route ne sont pas identifiées. Reste le plus fiable Komoot…, mais pas suffisant pour un début.
Enfin, nous n’avons aucune idée des réalités humaines en campagne, certainement encore empruntes de quelques sales préjugés emportés de la Suisse sur les albanais.
Nous sommes donc un peu déroutés…Nous décidons de faire appel à un joker et de trouver une agence à Tirana. Nous en repérons une sur internet, mais impossible de la trouver dans la rue. Elle a probablement péri pendant le COVID… Nous en découvrons une deuxième, Albanie 360°. Nous repartons à la recherche de cette agence. Après un téléphone sans succès, nous nous rendons sur place avec nos vélos mais nous tombons sur porte clause, dans une petite ruelle.
Après avoir sonné plusieurs fois à la porte, une charmante grand mère nous accueille. Elle parle un magnifique italien. Elle nous fait entrer dans sa petite maison très fleurie et appelle son fils depuis l’office. Sur la table trône un trophée du 24ième salon international du tourisme de Rennes; Prix pour le meilleur accueil! Vangjel répond toujours à sa maman et nous le découvrirons, trouve toujours la meilleure solution pour ses clients!
Il est en route pour la journée avec des clients. Il nous donne rendez-vous le soir même à 21h30 dans un très joli pub à Tirana.
Vangjel arrive à vélo. Il parle parfaitement le français ayant de grandes attaches avec la France et albanais de souche. Il connait parfaitement le pays, sport, culture, gastronomie, tradition. Il écoute notre projet attentivement et nous propose rapidement de l’accompagner le jour suivant. Il doit justement rendre visite à une hôtelière, Elona, qui en plus d’offrir hébergement et gastronomie, est une amoureuse des plantes. Ceci nous ramerait 230 km plus au Sud de Tirana alors que devons aller au Nord! Ayant aperçu les beautés des paysages, et conquis par les explications de Vangjel, nous acceptons cet ajout de 230 km à notre périple en Albanie. Nous voilà en route dans son bus russe alimenté au gaz pour la Ferma Grand Albanik, proche de Ballaban, à Këlcyrë.
Fiona, cheville ouvrière d’Albanie360° nous accompagne. Jeune albanaise, formation supérieure en tourisme, parle français, italien et anglais. Ce petit voyage nous donne l’occasion d’apprendre beaucoup sur les spécificités de l’Albanie. Vangjel et Fiona nous décrivent les paysages, les réalités sociologiques et historiques du pays.
Nous sommes ravis de voir toutes les routes et autoroutes arborisés, et de jeunes arbres plantés de part et d’autres. (peupliers, tilleuls, platanes, chênes, cupressus de toutes couleurs et formes, lauriers roses, charmes)
L’Albanie semble être à une croisée des chemins: un paysage préservé pourra-t-il lutter contre un développement libéral outrancier, tel que nous l’avons vu en Espagne par exemple? Est ce que les politiques feront de la carte nature et traditions un atout (comme en Corse par exemple) ou prendront-elles les chemins plus connus en Europe de l’Ouest de l’ultra urbanisation? Vangjel semble optimiste. Il nous présente l’exemple du fleuve Vjosa que nous suivons depuis plusieurs kilomètres. Ce fleuve est le dernier fleuve sauvage d’Europe et doté d’une biodiversité remarquable. Il y a 5 ans, un projet de barrage est communiqué à la population. Une mobilisation s’est organisée en défaveur du projet afin de sauver ce patrimoine naturel exceptionnel. Les politiques ont entendu le message et stoppé la construction du barrage.
L’agence très professionnelle en profite aussi pour nous présenter de plus près la gastronomie par un petit arrêt déjeuner succulent. Le fastfood n’a pas encore envahi les commerces et restaurants. La cuisine est légère, enfin beaucoup de légumes sous tous ses formes, salades, plats mijotés, soupes et Burek (tartes), lait fermenté, gammes de délicieux desserts, le tout aux sonorités turcs, grecques, italiennes.
Ci-contre, pita aux épinards et dhall, espèce de kéfir délicieux et très prisé au petit déjeuner.
Sans avoir vu le temps passé, nous arrivons à la Ferma Grand Albanik, à Këlcyrë. Situé au cœur de la vallée , un chemin de terre chahutant nous y emmène. Havre de paix et de verdure, nous sommes accueillis par un repas…enfin un festin de slowfood, confectionné par l’équipe d’Elona.
Vangjel et Fiona prennent encore du temps pour analyser les cartes et nous conseiller les meilleures routes pour notre remontée au Kosovo. La carte est trompeuse…des dénivelés très importants peu visibles peuvent rendre notre périple un enfer. Vangjel, qui est aussi cycliste, nous trace une route convenable, tout en nous suggérant de passer par des sites historiques remarquables. Grand connaisseur de toute la région, Macédoine, Grèce, Kosovo, etc. il sait parfaitement nous guider sur ce que seront nos premiers pas au Kosovo.
Cet appel au « joker » est très appréciable pour nous, voir salvateur. En quelques heures, nous voilà beaucoup plus à l’aise en Albanie, nous avons acquis les premières clés qui nous manquaient, même si nous avons rallongé notre trajet à vélo de 230 km. Vangjel et Fiona se sont occupés de nous comme deux amis prendraient soin de leurs meilleurs amis. Refusant catégoriquement tout paiement pour leur prestation, d’une honnêteté scrupuleuse,(ils avaient planifié le déplacement avant note demande) nous avons dû « manœuvrer » pour valoriser leur magnifique travail.
L’agence Albanie 360° propose plusieurs formules. La première est de vous organiser le plan de votre voyage, de vous accueillir en Albanie avec carte SIM pour le téléphone, quelques Lek (la monnaie locale) et une liste de personnes de contact. Albanie 360° reste ensuite disponible en tout temps en back office pour toutes questions ou difficultés rencontrées. La deuxième variante est plus commune, à savoir l’organisation du voyage avec un accompagnement physique pour tout le voyage et bus.
Vangjel a très bien saisi notre recherche et a ciblé très juste en nous conseillant un premier séjour à la Ferma Grand Albanik.
Un immense merci à nos deux Jokers pour le prix d’un, à Vangjel et à Fiona, pour leur gentillesse, leur disponibilité, leurs connaissances et leur générosité…caractéristiques que nous allons retrouver rapidement chez bien d’autres albanais rencontrés sur notre route! Ils repartent en laissant dans les mains d’Elona…la découverte de ce lieux engagé, 100% féminin et merveilleux à lire dans notre brève:…
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