Traditions et perversions consuméristes

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Istanbul, 7 septembre 2022

3 semaines en Turquie et toujours des difficultés à prendre ses marques côté alimentation.

Côté confiserie, depuis Trabzon, dans les villes d’importances, des confiseries, pâtisseries, salons de thé magnifiques. Des saveurs, des couleurs, des présentations, un art totalement maîtrisé des douceurs.

Une maîtrise des présentations, le show: c’est graphique, attirant, qui peut résister?

Côté subsistance, partout une avalanche de produits. Paradoxalement, en campagne, comme en Espagne, difficile de trouver des produits locaux, artisanaux, frais bio. Voir impossible, désespérant, des épiceries bourrées de produits agro-alimentaires, sans aliments, des ersatz, du fake, rien de nourrissant, mais tout bien emballé dans des plastiques qui s’envolent partout le long des routes, dans les champs, dans les rivières, une impression de déjà vu. En ville, idem, une avalanche de restaurants, de micros stands, de supermarchés, mais que choisir pour manger sain? Le Street Food et ses kebabs est partout , mais globalement, peu attractif. A Istanbul quelques restaurants nous ont impressionnés par leur qualité, leurs saveurs, présentations, mais il faut bien les chercher. Pour se remonter le moral, nous avons par contre trouvé des herboristeries.

Une herboristerie typique avec un assortiment de graines, noisettes…et surtout des abricots séchés acides!

Les herboristeries, proposent un assortiment très sérieux, proche de celui d’une épicerie bio avec un rayon droguerie.

Le marché aux Epices

Un classique d’Istanbul le marché aux épices, près de Sainte-Sophie. un endroit ultra touristique mais soigné où le show malheureusement supplante les fondamentaux que sont l’efficacité du produit. un éclairage parfait, des fleurs dans tous les mélanges, la séduction est partout. les tisanes sont également proposées sous forme de sucres colorés arômatisés. C’est délicieux, cela sent très bon, est-ce efficace?

Les images que nous nous épargnons, que nous vous épargnons, c’est le 99% de ce que l’on voit: un dépotoir de produits en plastique, polyester, viscose, du cheap, du « fake », de la copie. Le quartier de la mode dans le Grand Bazard doit faire plus de 100 km de devantures de mode, vitrines au rez, ateliers dans les étages. Tout est faux, tout est copiés des marques occidentales avec des orthographes estropiée ou tout simplement copiées, la Turquie, c’est l’empire du faux, qui apparemment séduit tous ses touristes, surtout ceux du Moyen-Orient, venus en masse. Si vous avez trois notions d’écologie, de responsabilité sociale, d’ambition pour la planète, vous devenez vite écoeurés et c’est sans doute cette opulence de l’utraconsommation présente qui nous rend tristes, distant de cette ville d’Istanbul de ce pays aux 86 millions d’habitants, nantis d’un passé prestigieux qui a complètement disparu.

Où se trouve la culture Ottomane?

Peut-être encore dans la nourriture, les ruines de vieux villages, les quelques palais conservés d’avant 1850, le reste est une vaste supercherie, une copie des standards de consommation de l’Europe & Amérique du Nord.

Aucune vergogne à copier, détourner

100 km de vitrines, de copies, de détournements, de rêve.

Une consommation effrénée

Comme en Europe, les populations prennent du poids. Tout est très bon marché pour les européens, la livre turque ayant perdu 6 fois sa valeur en 5 ans.

Tout le monde est en baskets plastiques Made in China à 10-15 francs la paire (sauf chez Nike environ 150 francs.) Hormis la basket, c’est la tongue, fausse Birkenstock qui est à l’honneur, pour 2,50 francs. Vivement l’Italie que l’on retrouve la notion de chaussure! T-Shirt à 2,50 francs avec le nom d’une marque Nord américaine ou européenne. Après « Tristes tropiques », triste Turquie! Désolé, nous aurions pu vous faire rêver avec des photos présentant des montagnes de produits, mais le coeur n’y est vraiment pas en ces périodes de guerres, de crises énergétiques, de prise de conscience écologique partielle chez-nous, et d’inconscience totale ici.

J’ai oublié la boisson. Boissons sucrée, colas, omniprésentes, des milliards de bouteilles jetées dans les poubelles non triées, poubelles laissées aux soins des chiffonniers âgés de 10 à 30 ans, dont par respect pour eux, nous vous épargnerons les photos. (Heureusement, la consommation du thé à 25cts le verre, reste une tradition) . Chiffonniers qui arpentent les rues jour et nuit et plongent dans les poubelles, souvent sans gant, pour en extraire, les plastiques, cartons et canettes aluminium. Triste Istanbul, et nous en avons parcouru quelques dizaines de kilomètres dans plusieurs quartiers rive asiatique et rive occidentale, pour espérer voir mieux!

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