Paysages de Messine-Calabre-Pouilles

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Bari, 14 juin 2022

Si l’Europe à vélo fait souffrir, par ses reliefs éprouvant quand on est à vélo, la douleur s’estompe avec l’intérêt du spectacle qui s’offre à nos yeux. L’Europe, c’est une multitude de micro régions de terroirs, de paysages, qui changent en quelques kilomètres. Sans comprendre pourquoi dans la même journée, nous passons de la Sicile, à la Calabre , puis au Basilicate, puis aux Pouilles, la raison si l’on voulait en trouver une est la spécificité des terroirs, de leur exploitation, des habitations , des communications. Cette partie du Sud de l’Italie est incroyablement diverse, même à vélo, nous passons d’un environnement à un autre en quelques heures. (Nous avons tout le temps de nous précipiter dans les grandes plaines slaves)

Les micro-climats

Quitter la Sicile via la côte ionienne, c’est laisser des montagnes qui se jettent dans la mer avec des falaises de 10 à 100 mètres de haut, interrompues par des torrents qui se jettent dans la mer. Les plages sont en galets, l’agriculture est faible, car peu de place sur des pentes importantes. Sur les plateaux. quelque scultures de céréales et surtout du grand verger d’oliviers et agroforesterie. Pas de bétail.

En arrivant en Calabre, nous passons du versant ionien sicilien Sud grillé par le soleil , aux vallons verts tyrénéens, de la côte Nord de la Calabre. Des versants raides, très verts (chênes, acacias, châtaigniers, frênes) parcourus de ruisseaux, interrompus de plaines complètement jardinées, irriguées, des « fiumes » semi canalisées (rivières sèches très larges qui se transforment en vagues boueuses rapidement lors des grosses pluies) agricoles avec des verges d’oliviers, de fruits et d’agrumes quand les arbres sont bien protégés des vents froids. Passé au versant Sud bordé de la mer ionienne, c’est de nouveau des versants chauffés, qui viennent cette fois mourir en pente douce sur la plaine littorale, couverte de cultures de fruitiers, , vignes et agrumes. Les fiumes dévalant des massifs montagneux, semi canalisées sont séparées des unes des autres par des collines irriguées couvertes de fruitiers. Nous traverserons 8 fiumes (largeur de 100m à 2 km) en une journée sur 80 km, chaque traversée nous demande une ascension de 100 mètres, au milieu des cerises, abricots, brugnons pèches en pleine période de récolte.

Une diversité agronomique encore préservée

A la différence de l’Espagne, nous sommes au milieu d’une agriculture encore jardinée. Chaque champs est bordé d’une autre espèce, les fruits sont bordés d’oliviers, les oliviers bordés de pins ou de cyprès. Des sujets uniques, grands pins, grands chênes, grands eucalyptus sont préservés.

Sur 300 kilomètres nous avons traversé que 2 zones céréalières de monocultures, dont les haies étaient absentes, en relevant une absence de maïs grand consommateur d’eau et la présence de céréales anciennes (seigles, épeautres, avoines). Les champs d’oliviers sont majoritairement couverts d’herbes ( à contrario des labours destructeurs espagnols). L’usage des pesticides semble mesuré, au vu des insectes rencontrés, des oiseaux, rapaces. (Nuées de faucons sur les plaines entre Bari et Matera)

Des champs accessibles et jardinés

L’Espagne aux parcelles consacrées à 100% à une seule culture, aux reliefs rognés par les trax, dénote par rapport à cette partie de terroir italien, où les champs sont organisés selon les pentes naturelles, séparés par des haies des « bosco ». Les champs sont accessibles quasiment tous, des murets, mais pas ou peu de barrières, de barbelé de treillis de grilles de portails… il faut dire qu’il n’y a pas d’animaux dans cette partie du pays. Les oliveraies de Bari sont sans irrigation, nous sommes au niveau latitude au niveau du Sud de la Corse.

Vous l’avez compris, ce paysage nous rassure, il est vert, travaillé de manière plus respectueuse de la nature, du relief, c’est un paysage qui sent que les exploitants aiment leur métier, leurs terres, leurs arbres et les soignent. les chiens sont largement en liberté, il y a encore des cages et des chaînes, mais largement moins qu’en Espagne, ou le chine semble remplacer la webcam, plus chère et technique à gérer pour dissuader les maraudeurs.

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