Herboristes & guérisseuses

Suivez nos aventures en recevant notre newsletter toutes les semaines, inscrivez-vous en cliquant ici puis renseignez votre nom et email.

En nous accueillant dans sont Château de Chkadouache, Princesse Véronique Chabot-Murat détecte rapidement notre passion pour les plantes et l’herboristerie. Installée depuis plus de 25 ans dans le pays, elle en connaît de nombreux secrets. Ni une ni deux, nous voici, en route, rencontrer deux femmes exceptionnelles. Nous sommes accompagnés par sa fille Mathilde, passionnée de plantes médicinales et d’enseignement, qui officiera aimablement de traductrice .

Liana, 77 ans, herboriste formée en Russie

Nous pénétrons dans une petite maison, aménagée en salle de consultation. Une femme d’expérience nous reçoit…Liana a 77 ans. Déjà petite, sa grand-mère lui transmet ses secrets puis elle part se former en Russie. Aujourd’hui, elle lègue son immense savoir à sa belle-fille ukrainienne. Ses clients viennent de toute la Géorgie et de plus loin.

Liana, herboriste, dans sa salle de consultation: étagères de produits d’herboristerie, hôtel d’icônes, plantes séchées, documents, contenants d’alcoolatures.

Nous sommes curieux, peut-être trop pour une première rencontre. Nos questions fusent avant que nous n’ayons eu le temps de prendre le temps de la rencontre. Liana répond à nos questions avec courtoisie mais ne nous livrera aucun de ses secrets. Elle nous laissera cependant entrevoir son immense savoir construit bien au-delà des livres. Liana est une « sage », une herboriste, qui a besoin de comprendre le fonctionnement de ses patients, de ressentir, d’analyser les examens détaillés du sang fournis par le médecin au patient. Sur ces bases techniques sérieuses, elle confectionne alors une posologie adaptée à la pathologie détectée sur la base de ses tisanes et d’alcoolatures.

Nous partons dans son jardin qui lui sert de garde-médecine. Devant le millepertuis, elle nous dit que c’est pour elle une des plus grande plantes…elle soigne plus de 80 problèmes de santé. Face à notre plaisir non dissimulé, elle nous offre gracieusement et généreusement une recette contre la dépression, la maladie des occidentaux…

La femme qui guérit les petits et grands brûlés

Toujours à Zougdidi, nous visitons une seconde spécialiste en phytothérapie, cette fois son spectre est plus restreint: les brûlures. La discussion est rapide. Elle (nous ne saurons pas son nom) a reçu le secret de sa grand-mère. Elle confectionne un baume qui soigne les plus grands brûlés. Ici aussi les clients font des kilomètres. Celui que nous rencontrons à notre arrivée vient de faire 8h00 de voiture pour ce produit magique. Les hôpitaux de la région font aussi appel à cette guérisseuse. Elle nous montre, pour preuve, une collection de photos des brûlures soignées les plus terrifiantes les uns que les autres. Elle aussi garde jalousement sa recette…

Franchement, nous sommes scotchés par les résultats, les brûlures des patients pris en charge sont minimum du 3ème degré, les résultats en quelques semaines sont magnifiques. Le système fonctionne sur la base de ce que l’on appelait il y a quelques années avant les greffes: le tulle gras. Notre guérisseuse confectionne elle-même les pansements à base de gaze de coton enrichie de ses pommades contenant de la cire d’abeille, des huiles essentielles, des huiles enrichies de plantes.

Dans la petite salle adjacente, une collection de peintures. Son petit-fils, autiste, 17 ans a un don. Il est actuellement à la capitale où il expose. Discrète et secrète au sujet de son baume, elle est prolixe au sujet de son petit fils adoré. C’est elle qui lui a permis de développer son don. Ici, pas de baume ou de potion secrète pour soutenir les autistes à vivre. Handicap assez nouveau en Géorgie, les parents ont honte et cachent leurs enfants et il n’existe pas de lieu de prise en charge spécialisé. Elle a donc créé, avec sa fille et une amie, un lieu d’accueil pour les personnes autistes afin de leur permettre de développer leur talent. Selon elle, la pollution serait responsable de ce trouble neurodéveloppemental. Elle a fait suivre un régime stricte à son fils qui lui a permis de faire de grands progrès.

Grâce à la traduction de Mathilde, nous entamons une longue discussion. Elle est curieuse de savoir comment nous prenons en charge les autistes en Suisse…Elle serait heureuse que son petit fils puisse exposer un jour chez nous…

Le temps d’un après-midi, Princesse Véronique et Mathilde nous ont donné à entrevoir, par la lorgnette, une réalité bien présente en Géorgie: le soin par les plantes et par le savoir des femmes. MERCI à ces dames: informatrice, traductrice, herboriste et guérisseuse! Nous aurions aimé avoir quelques semaines de plus pour véritablement rencontrer ces dames et pour en savoir un peu plus sur leurs secrets…

2 réponses

  1. Fascinant ces femmes ! et surtout cela nous fait réfléchir sur notre monde actuelle si loin de tout cela ! Merci pour ces découvertes !
  2. Quel plaisir de lire de vos aventures. Les textes, les photos et les histoires sont une source d’énergie pour le liseur. Merci!

Laisser une réponse