Benja, « the » gentleman , producteur de fruits exotiques bio

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Nous recherchions désespérément un producteur bio vers Malaga…

En parcourant désespérément internet à la recherche de producteurs bio dans la région de Malaga, le plus grand jardin de fruits exotiques d’Europe, nous sommes tombés par hasard sur le site Andaloubio, centrale de livraison de paniers de fruits exotiques de la côte tropicale andalouse pour la région de Toulouse, . Nous envoyons un message à Sandrine co-créatrice de l’entreprise, comme une bouteille à la mer (nous avons envoyé de nombreux messages en Espagne restés sans réponse). Elle nous répond rapidement et donne quelques contacts, dont un téléphone, celui de Benja, producteurs de fruits à Mora et initiateur du projet de paniers à Toulouse.

Un producteur Bio échaudé

Nous tentons de joindre Benja sans succès. Nous décidons de tout de même nous rendre à Maro. Nous trouvons un petit studio dans ce village charmant et nous tentons à nouveau de prendre contact avec lui jusqu’à y parvenir!. Les premiers échanges sont fastidieux, nous téléphonons au mauvais moment, il nous demande de le rappeler, il ne répond plus…Lorsque enfin nous pouvons échanger, il semble avoir peu de temps et un horaire très chargé, nous dit que si étions venus deux semaines plus tard, il aurait été plus confortable. Il met fin à cette discussion en nous informant qu’il nous enverra un message avec une proposition d’horaire pour le lendemain. Nous n’y croyons plus. Le lendemain nous recevons un message avec un proposition qu’il décline ensuite. Nous avons un nouveau message, il nous attend à 17h30 tout en nous faisant comprendre qu’il n’aura pas beaucoup de temps…

Nous sommes pile à l’heure, Benja aussi…Autour de nous, des serres et du plastique.

Puis nous passons une grande barrière et la visite commence….

Un autre monde, celui qui nous plait, verdoyant, sans plastique, que du beau!

Nous entrons dans un autre monde…Un jardin réparti sur 8 terrasses creusées quelques centaines d’années auparavant, une vue imprenable sur la mer, une immense variété d’arbres, de fruits exotiques et de plantes…Nous n’en croyons pas nos yeux, la discussion se poursuit plutôt favorablement, les questions des uns aux autres se multiplient et très vite, après une heure de visite, Benja nous propose de nous accueillir quelques jours chez lui. Il nous fait visiter la petite maison  »the cabin »et sa cuisine extérieur qui nous serviront de logis. Nous prenons rendez-vous pour le lendemain 9 heures… Nous sommes époustouflés, ébahis, un peu hébétés, surexcités.

Un projet cohérent et durable

Benja, anglais d’origine, fils d’enseignants et petit-fils d’agriculteur, vit dans ce biotope depuis 10 ans avec sa femme, Ela. Ayant étudié « l’écologie, les sciences environnementales et l’ingénierie, et ai travaillé dans le domaine de la gestion environnementale et des énergies renouvelables sur 4 continents« , il est passionné de nature et d’agriculture depuis toujours. Mais c’est par la grimpe qu’il a connu cette région, une des meilleures au monde qu’il connaisse pour ce sport. Autour de la quarantaine, Benja se lance dans un nouveau projet d’envergure, produire et commercialiser des annones et autres fruits exotiques en bio. A peine arrivé, Il rencontre Ela, espagnole, danseuse, chanteuse, poète et amoureuse elle aussi de plantes.

Benja, a travaillé partout dans le monde comme expert-conseil de projets énergétiques et écologiques. Il a rédigé de nombreuses études, certificats et délivré des conseils en écologies. le greenwashing généralisé réduit ses rapports à quelques classeurs dans un bureau. Son corps sportif sans mouvement sur un fauteuil huit heures par jour se fragilise face à l’inactivité physique. Lorsqu’il trouve ce terrain de 2 hectares à louer il n’hésite pas et déploie un nouveau projet qu’il veut cohérent et durable. Le terrain a été laissé à lui-même ces dernières années. Mais sous les ronces et sur un sol jonché de plastique, il y a plus de 70 chérimoles plantés il y a plusieurs dizaines d’années…Ces premiers types d’annonces sont arrivés il y a environ cent ans dans la région qui fait de l’Espagne le premier producteur mondial de chérimoles. Le plus grand producteur oui, mais en conventionnel. Chez Benja, c’est  »Organics +++ »!

Mulch à base de BRF (bois raméal fractionné), paillage, taille et soin aux arbres, plantation de nouveaux plants et de nouvelles variétés, plantation d’arbres mellifères (les producteurs conventionnels pollinisent à la main depuis plusieurs années, par faute d’abeilles mais aussi afin d’avoir des fruits plus gros…!) le site revit, se reverdit et offre le meilleur de lui-même. Il produit en effet plusieurs tonnes de chérimoles par année. Tout comme Maria, la productrice de manguiers, il commercialise ses produits principalement hors Espagne, via Andaloubio par exemple, le prix d’achat étant 3 à 4 fois supérieur.

Il se crée un écosystème autonome: il s’équipe en électricité avec des panneaux solaires, installe des toilettes sèches, l’eau provient d’une source en amont, un système de chauffe eau lui permet de prendre des bains même en hiver. Ses poêles à bois sont nourris par ses nombreux arbres prolifiques dans ce microclimat.

Taille des chérimoliers et broyage des branches

Nous avons accepté son invitation à la condition que nous puissions travailler. Dès notre arrivée, le programme est donc établi: tailler une vingtaine de chérimoles et broyer les branches coupées. Durant trois jours durant, nous allons faire des tailles de rajeunissement en rabattant, éclaircissant et nettoyant les branches mortes. Nous avons broyer des kilos de branches coupées et créer un mulch énorme que nous restituons sous la corolles des arbres. Ces travaux vue sur la mer, concentrés sur la taille en équilibre sur les branches fortes et souples, envoutés dans une odeur douce et vanillées des branches de chérimoles coupés, nous font du bien.

Nous avons poursuivi la taille des arbres morts et brulés. Il y a 2 mois, un voisin imprudent a brûlé quelques branches à plusieurs kilomètres (pratique répandue, contresens pour le soin au sol et de plus en plus dangereux en ces périodes de sécheresses.) . Un feu a ravagé une grande partie de la côte dont une partie du verger de Benja..Vivre à Malaga et région s’est vivre constamment avec le risque d’incendie.

Benja nous soigne. Petites collations, repas avec des produits que nous n’avions plus mangé depuis longtemps. La cuisine pleine air est remplir de délices en provenance de leurs jardins ou d’amis bio: figues séchées, huile d’olive de leur jardin, pain maison avec de la farine d’amis, olives séchées selon une méthode qui conserve les propriétés (olives séchées dans un sac en coton rempli de sel pendant plusieurs dizaines de jours), un sanglier capturé sur leur jardin. En fin de journée, il nous accompagne au bord de mer et nous montre son chemin secret pour accéder à sa petite plage. Benja connaît toutes la faune qui vit avec lui, les chèvres sauvages ou les rapaces.

Benja et Ela aiment profondément leur région qu’ils connaissent parfaitement. Fans de ballades, ils nous emmènent découvrir l’arrière pays, à 10 minutes de voiture de la côte, nous entrons dans un écosystème très riche et dense. Les quelques réserves et parcs naturels de la région sont des havres de paix. Les paysages découverts contrastent incroyablement avec la côte détruite. Nous nous régalons de flore…

Les lectures préférées de Benja

Benja aime apprendre, se documenter, évoluer dans ses pratiques. Selon lui, la meilleure revue d’agriculture durable est américaine et il la conseille à toute personne souhaitant s’engager et développer ses pratiques culturales: https://www.acresusa.com/magazine

Benja travaille aussi à regrouper les agriculteurs bio espagnoles et autres et cherche à partager les bonnes pratiques. Il conseille pour les Espagnols la revue: « La fertilidad de la Tierra », revista de agricultura écologica (https://www.lafertilidaddelatierra.com/)

Si vous aimez escalader les arbres fruitiers tropicaux…et souhaitez changer de vie

Benja a maintenant 51 ans. En plus du terrain loué et présenté ici, il en possède un second. 4 hectares d’arbres à tailler, c’est trop pour un seul homme. Il doit choisir de garder l’autre terrain. Alors, si vous aimez escalader les arbres fruitiers tropicaux, si vous avez adoré ce jardin et les chérimoles, si vous rêvez d’une autre vie, suspendu à un arbre et à la mer, cliquer sur ce lien, c’est possible:

Quatre jours partagés avec Benja et Ela dans ce jardin extraordinaire, si près de l’hyper urbanisation mais offrant une sensation insulaire. Nos nuits ont été délicieuses et nos jours un enchantement. En terminant cet article installée sur une terrasse surplombant la mer, un banc de dauphins vient jouer devant nos yeux. Ces deux environnements se touchent et ne semblent pas se côtoyer…

Merci Benja et Ela pour votre hospitalité, votre gentillesse et surtout gardez cette magnifique intégrité et valeurs de respect de la nature que nous aimerions tous atteindre – la sagesse……

Dauphins chassant le 21.02.2022 devant le jardin 16h15…

Recette de baume de Consoude: Symphytum officinalis

  1. Récolter les racines au printemps ou en automne en prenant soin de replanter les têtes de racines
  2. Nettoyage des racines à l’eau avec paille de fer pour retirer toute la terre, s’il reste de l’écorce noire sur les racines, cela n’a pas d’importance.
  3. Couper finement ou hacher grossièrement les racines
  4. Les stocker dans un bocal immergée d’huile d’olive vierge bio pressée à froid
  5. Exposer au soleil 30 à 40 jours
  6. Filtrer et stocker dans un verre opaque
  7. Rajouter à chaud sans dépasser 38 degrés, 15% de cire d’abeille bio
  8. Mélanger le tout à 1% d’huile essentielle de lavande
  9. Le baume est prêt
  10. Si vous souhaitez uniquement de l’huile de massage, ne pas rajouter de cire , mais aromatiser avec des fleurs de lavandes sauvages qui vont parfumer et stabiliser la préparation.

Une réponse

  1. Dufour-Fallot Brigitte dit:
    J’ai adoré ce gentleman et sa philosophie. Je souhaite qu’il progresse dans tous ses projets. C’est bon la chémirole? Vous en avez goûté ?

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