Syldavie: un foisonnement de plantes et autres…

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Balaban, 22 juin 2022

Nous sommes à 230 km au Sud de Tirana, au fond d’une vallée , connectée à une autre , connectée à une autre, connectée à une autre, par des routes parfois non asphaltées. Pierre Dessemontet (Le géographe, pas le politicien), nous apprend que nous sommes en Syldavie, une consonnance qui nous rappelle un album de Tintin.

Vallée de Deshnika – Village de Ballaban en bas au fond, image prise depuis un plateau de prairies à 1000m. Un réservoir digue de couleur azur avec ses eaux chargée d’argile en contre-bas. Angle gauche un merisier sauvage délicieusement sucré avec des cerises bicolores.

La Syldavie vue de Ballaban, c’est pour nous la vallée de Deshnika, très verte entourée de crêtes à 1’000 mètres sans végétation sur les faces Sud et arborisées au Nord. De micros vallées latérales s’enchaînent en étant sèchent sur les pentes raides ou exposées au soleil et végétalisées sur le reste. Les plaines sont occupées par des rivières calmes hors précipitations qui serpentent dans un lit d’alluvions.

Il y a de l’eau partout. mais pas toujours visible.

L’agriculture est vivrière, le cheval et l’âne plus présents que les tracteurs, les champs petits et bien entretenus, une agriculture de montagne où l’on anticipe l’hiver. Cultures de céréales, un peu de maïs, puis sur les côteaux, des vergers et des potagers proches des fermes.

Des villages abandonnés suite à la chute du communisme en 1991, laissent voir des champs qui reviennent à la prairie sauvage. Subissant comme toute l’Europe la vague de chaleur de juin, nous constatons que le paysage reste cependant vert.

Les arbres, enfin des arbres

Platanes, chênes, acacias, érables, pins d’Aleph (plantés avec succès durant l’ère communiste pour retenir les terres désertiques) représentent les grands arbres. Parfois ce sont des futaies car les paysans élagues les branches latérales chaque année en complément de fourrage pour leurs vaches. Le deuxième niveau est composés de grands arbustes comme les cotinus, charmilles, accacias, poiriers sauvages. Poussent avec succès en grands formats les fruitiers: marronniers, noyers, châtaigniers, mûriers blancs (Morus alba), puis, reliquat des peuplements montagnards nous trouvons des abricotiers grands formats, cerisiers. Dans les jardins, pruniers, pêchers(délicieux en juin) et les inévitables figuiers, vignes grimpantes, noisetiers, grenadiers en buissons de 3-4 m de hauteur. Cette énumération longue témoigne d’un climat chaud l’été, froid l’hiver avec 2 semaines de neige, climat qui se réchauffe en constatant la diminution des périodes de neige et diminution de hauteur de neige, le mûrier l’a compris et nous en avons croisés de magnifiques spécimens de 15m de haut à 800m d’altitude en plein Sud. (Ce qui nous donne l’envie d’en planter à Mollens)

Un merisier jaune – un mûrier blanc aux fruits roses-violets

C’était la découverte du jour, deux merisiers sauvages, de tailles parfaitement équilibrées, l’un avec es merises jaunes, sucrées et savoureuses à 900m, et l’autre en merises bicolores à 1000m sucré avec une légère amertume. Le mûrier blanc, en montagne présente des feuilles plus restreinte que celui des plaines. Sucré en plaine il a donné début juin, en altitude, décalage de 3 semaines comme chez nous. Il existe un mûrier noir (Morus nigra) qui donne des fruits fin août très sucrés également.

Revégétalisation naturelle

Dès que la densité de chèvres diminue, la nature recolonise. Clairement notre hôte Elona Bejo, nous démontre avec des vidéos qu’en 5 ans de non pâturage, même sur des côteaux ultra rocheux et pourvu d’argile qui glisse avec les précipitations, la végétalisation se met en marche: chênes pubescents, chênes des broussailles, charmilles, Cotinus pour les arbres. Buissons de cistes de Montpelier, buissons de Paliurus spina christi, Phomis, fétuques et de merveilleuses rocailles de Daphnee (Daphnee Cneorum) , sauges (salvia leucophyla). Dans le prairies abandonnées des chèvres, nous voyons des trouffes de grandes végétation renaître en général protégées par des épineux.

Les plantes de la recolonisation de la prairie:

Puis nos découvertes et coups de cœur d’une journée incroyable dans le nombre de plantes que nous avons découvert sur un parcours de 20 kilomètres et 600 mètres de dénivelé.

Et la faune dans tout cela?

5 tortues en 2 jours (dont deux mortes), des milliers d’insectes, de papillon qu’un IPhone et son photographe ne parviennent pas à capturer, des vaches, chevaux, poney, ânes, mulets, chèvres…hirondelles à 1 mètre de notre table de travail, un scorpion rencontré sans autre discussion. la chaîne alimentaire est là, les grenouilles pullulent dans les points d’eaux tous connus de notre chienne guide pour touriste, qui les connait tous et est heureuse de laisser à la maison momentanément 9 chiots âgés de 50 jours.

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