Semaine 24-25 – Kosovo – 50 km de vélo

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Pec, 11 juillet 2022

Nous sommes arrivés le 2 juillet 2022 au Kosovo. Une arrivée discrète , ou plutôt un départ discret de l’Albanie. Cécile malade, le vélo de Philippe hors service nécessitant une intervention de professionnel, nous avons décidé de quitter Kukes pour rejoindre Pristina via un transporteur. Le matin, les 10 kilomètres de vélo à 9 heures sous un soleil brûlant nous font comprendre que la remontée sur Gjakovë serait impossible. L’arrivée à Pristina ne nous a pas laissé un grand souvenir, ville sur un côteau au milieu d’une plaine, buildings en construction, aéroport, jusqu’à 30 avions par jour depuis la Suisse le jour de l’Aïd (9 juillet)

Cette semaine, nous avons oublié les vélos, étant pris en charge par la famille Zogaj (Lire notre brève: une semaine émouvante chez une famille kosovar) . Nous avons sillonné une petite partie du Nord Ouest du pays, visite des alpages très riches en plantes (Lire notre brève Le Kosovo, cela ressemble à quoi?), visite d’une entreprise de plantes médicinales d’une qualité remarquable totalement aux standards de l’Europe du Nord (Lire notre brève Plantes médicinales: le must des Blakans), visite des sources karstiques qui jaillissent au pied des montagnes à proximité des villes.

Une semaine consacrée à vivre au cœur d’une famille paysanne originellement, dont une partie des membres sont dispersés en Europe du Nord notamment en Suisse. La Suisse, omniprésente au Kosovo, par ses dons, ses entreprises, sa diaspora. La diaspora suisse, une passerelle par laquelle Cécile amie depuis plus de 20 ans avec Valdet Zogaj qui nous a permis au jour le jour, de comprendre l’histoire dramatique de ce pays encore sous protectorat onusien (KFOR), qui aspire au calme, au développement, à l’entrée dans l’Europe.

Ce que nous retenons du Kosovo

Un pays vert, une grande plaine principale entourée de montagnes de 2000m/2500m, doté d’une flore extraordinaire, liée à des alpages moins exploités que chez nous. Une agriculture de la France des bocages de 1950, vivrière, au rythme des animaux.

Altitude 1800m, en route pour la frontière Nord du Monténégro depuis Bogë

Une nature sympathique, des fruitiers sauvages, des cultures bio mais aussi du conventionnel. Des noyers, noisetiers, pommiers, poiriers, cerisiers, pruniers sauvages, délicieux, nous sommes arrivés en pleine maturité. De l’eau partout, à l’opposé des côtes méditerranéennes, jaillissant à 8 degrés des montagnes. Une eau parfois thermale (Magnésium et soufre à Banjë). Le culte de la verdure: des arbres nouvellement plantés, des terrasses ombragées avec des vignes, des plantes partout, des Garden-center dans toutes les villes, la voirie n’hésite pas ici à replanter le long des routes, dans les rues. Profusion de feuillus, tilleuls, sycomores, érables, platanes, chênes, acacias, noyers, cela fait plaisir de voir du vert après le Sud de la Sicile très sec et surtout sans aucun arbre.

Une population jeune, dynamique, ouverte aux étrangers

Partout, nous sommes accueillis, invités sur le bord des routes avec nos vélos à venir boire un café. Les difficultés de traductions sont estompées dans les 10 premières minutes grâce aux traducteurs digitaux et surtout à la venue de la jeune génération parlant un anglais parfait et la vieille génération qui a toujours un membre de la Diaspora sous la main qui parle français, italien, anglais, et surtout allemand.

Dimanche soir, une bière vers 20h30, pour effacer les cueillettes des samedi matin, samedi soir, dimanche matin et dimanche soir des deux frères, venus aider leurs parents. Ils retourneront travailler lundi comme coiffeur et comme opérateur dans un centre téléphonique.

Une population jeune qui travaille

Les jeunes travaillent tous, certes avec des salaires faibles, mais sont terriblement motivés. A la différence de quelques albanais qui ne voient que le salut via l’émigration, les jeunes kosovars sont assidus aux études et les plus qualifiés ne songent qu’à lancer des entreprises dans leur pays. Ils ont tous plusieurs activités et sont très à l’écoute de ce que fait l’Europe du Nord. (petit rappel : ils ne peuvent quitter leur pays que maximum 3 mois , sur invitation d’un européen). Peu d’alcool, pas de vin, influence d’un islam très modéré et discret, ils restent très liés à leur famille, respect des anciens et y consacrent une grande partie de leurs loisirs. La bière vient de Pec, brasserie locale PEJA!!!

Une aspiration à rejoindre les standards économiques européens

Un serveur gagne en 8 heures, 5 Euros, monnaie officielle. Le salaire moyen mensuel est de 300 euros, mais une famille de 5-6 personnes doit bénéficier de 1000 euros pour vivre décemment. Les villes sont constituées de buildings issus de l’époque soviétique, mais les campagnes et banlieues sont totalement construites de nouvelles maisons très souvent financées par la diaspora.

Chalets de luxe de vacances dans une magnifique vallée en cours de développement touristique été et hiver avec une ou deux remontées mécaniques

Pour mémoire, la région où nous étions a été totalement rasée par les serbes en 1999 (Lire notre brève: Mon père ce héro) (Chaque village conserve un monument aux morts qui en dit long sur le calvaire, des exécutions et autres crimes commis, il y a 23 ans.) Un réseau routier reconstruit aux standards helvétiques, de petites industries partout produisant du mobilier, des pierres taillées, omniprésence des marques allemandes automobiles, mais aussi de toute l’industrie helvétique des machines de l’équipement énergétique des maisons.

Visite aux grands parents venus passer un mois à 1600m d’altitude dans la région de Bogë, Le chalet loué ressemble furieusement à un standard du genre que nous connaissons bien.

Les maisons neuves sont totalement raisonnable, d’une propreté exemplaire, pas de déchet sur les sphères privées. Pour la voirie c’est autre chose, même ambiance de poubelles tout le long des axes fréquentés, idem en Albanie, Espagne, Italie. La Macédoine et la Bulgarie sont totalement différentes sur ce point, les poubelles sauvages n’existent pas.

Les trafics notamment de drogue sont à la différence de l’Albanie totalement invisibles. Clairement en Albanie, on voit tous les jours des étalages de richesses qui ne proviennent pas des lieux, ce qui n’est d’ailleurs pas le cas au Kosovo, le culte de la Mercedes noire c’est albanais, pas du tout kosovar. Le commandant de la police régionale, ami de notre famille d’accueil nous a confirmé que son organisation était calquée sur l’organisation de la gendarmerie et police suisse, avec laquelle il a des relations étroites. Tout délinquant kosovar en Suisse ayant fuit au Kosovo est réexpédié en moins de 12 heures en Suisse pour être jugé.

Une nourriture saine

Café turc à 6 -7 heures du matin, avec un concombre frais. Déjeuner à 11h30-12h avec salade, de tomates, concombres, herbes du jardin et surtout les célèbres poivrons jaunes pâle, doux ou légèrement piquants cuits à la plancha, arrosés de crème ou yogourt pain, pita, et la célèbre FLIE prononcez « FLIA ». des fruits de saison, pas de dessert sucré, pas d’alcool, mais quasi tout le monde fume et sans aucune retenue, voir même à l’intérieur des maisons et des bistrots. On ne boit quasi pas de thé, pas de tisane (idem en Albanie). J’allais oublier le fromage, présent à tous les repas, (celui du soir 18h30-19h est quasi identique à celui du midi avec un peu de viande, sans porc. Le fromage, c’est du yogourt, ou du fromage blanc, ou du séré, ou des pâtes cuites fumées ou non, vache, chèvre, brebis.

Conclusion

Nous avons étés choyés au Kosovo, pris en charge, considéré comme membre d’une famille, ce séjour est certainement l’un des plus confortable et chaleureux de notre aventure. la gentillesse désintéressée et super honnête de cette halte nous restera longuement en mémoire. Merci à toutes et tous, amis, personnes que nous avons croisés dans ce pays dont nous ignorions tout.

4 réponses

  1. merci pour ces jolis commentaires et photos. salutations a Cecile
  2. È bello continuare a seguirvi nella vostra avventura. Sono stato molto fortunato a incontrarvi in Sicilia. Grazie per quello che raccontate Marco
  3. Bon courage et bonne santé à tous les deux. Merci pour ces fascinants rapports. J’attends la suite avec impatience!
    • Nous sommes un peu bousculés par les transports, ayant rallié par 7 bus le Kosovo au Nord de la Turquie pour ne pas manquer la floraison des alpages du Caucase. Ce jour nous sommes à 2000m , 140 km de Batoumi en plein brouillard, ayant abandonné les 15 dernier km et pris une camionnette pour échapper à la boue qui recouvre la route d'accès complètement défoncée sur 50km par une entreprise de génie civil chinoise.......le bonheur, nous allons développer tout cela. Cordialement. Ph.

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